« Nous avons créé des petits frères à Dogfinance »
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Il y a neuf ans, Sébastien Guichard et Alexandre Branche lançaient Dogfinance, un jobboard devenu réseau social spécialisé dans les métiers de la finance. Un modèle que les deux entrepreneurs ont rapidement dupliqué à d’autres verticales métiers. Mais pas que… Pour se différencier du géant LinkedIn, ils ont développé une activité évènementielle très plébiscitée par les entreprises, comme l’explique Alexandre Branche, directeur associé de Carrevolutis,
Quelles marques le groupe Carrevolutis regroupe-t-il ?
Lorsque nous avons lancé le jobboard Dogfinance en janvier 2010, Carrevolutis était notre nom de facturation. En 2014, nous avons décidé de créer des petits frères à Dogfinance, qui est, entre temps, devenu un réseau social dédié aux métiers de la banque et de la finance. Nous avons alors regroupé nos marques sous notre nom de facturation initial. Aujourd’hui, Carrevolutis regroupe quatre plateformes digitales de recrutement dans les métiers du tertiaire. Outre Dogfinance, il y a Bizzeo, qui est dédié aux fonctions commerciales et relation client, Tekkit.io, spécialisé dans les profils Tech, IT et ingénierie ainsi que Stagup, qui regroupe des offres de stages et d’alternance. En 2018, le groupe Carrevolutis a généré 3 millions de chiffre d’affaires, dont 2,5 millions uniquement via Dogfinance. Nous visons désormais les 10 millions d’euros de revenus d’ici 2022.
Quels succès ces plateformes rencontrent-elles ?
Nous dénombrons 500 clients actifs, essentiellement des grands groupes, des ESN et des PME. Tekkit.io est la plateforme qui rencontre le plus vif succès, après Dogfinance et ses 7000 offres d’emploi diffusées. Cela s’explique par le fait que nous protégeons les profils Tech qui s’y inscrivent. Nous les validons un à un afin d’éviter leur fuite, comme sur LinkedIn, où ils sont sur-sollicités par les recruteurs. Nous espérons faire de Tekkit.io une plateforme leader d’ici les trois prochaines années. Bizzeo connaît également un bon développement dans la mesure où il a peu de concurrents spécialisés. Quant à Stagup, que nous avons lancé dès 2014, il n’a pas encore pris de parts de marché car il doit affronter deux gros acteurs bien installés : JobTeaser et Welcome to the Jungle. En 2020, nous allons donc revoir son modèle.
Comment vous différenciez-vous par rapport à LinkedIn et Vidéo ?
Notre axe de différenciation repose sur le second modèle économique que nous avons lancé en 2016 : l’organisation d’événements de recrutement. Dès le lancement de nos plateformes, nous souhaitions que notre communauté se rencontre physiquement. En 2018, nous en avons mené 200 (contre 50 en 2017), dont 164 pour Dogfinance. Ces événements nous apportent plusieurs avantages : ils nous permettent de cibler des profils plus expérimentés (90 % sur Dogfinance) et encouragent les inscrits à se rendre plus régulièrement sur notre plateforme, ne serait-ce que pour mettre à jour leur profil. Le trafic qualifié est donc en forte progression sur nos sites. En 2018, Dogfinance a par exemple atteint un record d’audience, avec 3 millions de visiteurs. 82 % d’entre eux viennent via un trafic direct, ce qui prouve que le bouche-à-oreille fonctionne bien.
Comment vos événements de recrutement sont-ils créés ?
Nos événements sont créés à la carte, en fonction des spécificités des entreprises qui recrutent. Généralement, nous nous chargeons de la sélection des profils pour le compte de nos clients. En interne, nous disposons d’une équipe dédiée à la chasse composée de 10 personnes, principalement issues de cabinet de recrutement. Puis, nous proposons aux entreprises un logiciel qui leur permet d’avoir accès, avant l’événement, aux profils présélectionnés. Les CV et lettres de motivation sont donc complètement absents du cycle de recrutement. Le Jour J, nous mettons une application mobile à leur disposition qui leur permet de prendre des notes sur les candidats qu’ils ont rencontrés. Enfin, le lendemain, ils reçoivent un export Excel qui récapitule tout leur entretien.
Souhaitez-vous dupliquer ce modèle à l’international ?
C’est notre premier objectif. En septembre 2017, nous avons lancé Dogfinance au Luxembourg, où il n’y avait aucun concurrent. Nous y dénombrons déjà 30 clients actifs. Nous visons désormais l’Angleterre, où nous organiserons un premier événement de recrutement en juin, ainsi que La Belgique. D’ici 2020, notre second objectif est de développer une plateforme unique pour les recruteurs. Parmi nos clients, beaucoup de grands groupes utilisent simultanément nos quatre plateformes. Notre futur portail permettra par exemple à ces recruteurs de multidiffuser leurs offres d’emploi sur nos quatre plateformes, mais aussi d’accéder à une CVthèque commune.
Aurélie Tachot