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Déploiement d’un ERP RH, témoignage de Bernard Merck, ex VP RH de France Telecom

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« Le progiciel RH doit être au service des salariés, pas l’inverse »

Aujourd’hui consultant et directeur associé d’une entreprise de conseil, Bernard Merck possède plus de trente ans d’expérience dans le domaine de l’informatisation RH.

Quel regard portez-vous sur l’implémentation des ERP ?

Avec le recul, je m’aperçois que les mêmes erreurs se répètent. Notre vision idyllique de la technique nous fait le plus souvent oublier que toute technologie nécessite une équipe humaine, capable d’utiliser le système. En 1999, quand j’ai démarré le projet e-RH du groupe France Télécom, j’ai entamé une période de réflexion. Nous nous sommes posé les bonnes questions avant de procéder à l’implantation et de former les utilisateurs. En 18 mois, ils sont devenus des experts.

Quelles sont les questions à se poser avant d’implanter un progiciel RH ?

Une fois la finalité connue, on s’intéresse au process : qu’est-ce que je peux simplifier, ai-je besoin de cette complexité, est-ce que j’informatise cette fonction ? C’est une question de dosage. Ensuite, je suis d’avis de ne pas tout automatiser : 20 % du process concernent souvent des cas particuliers et seront donc amenés à changer.

Quelles sont les différentes étapes du processus ?

Une phase de réflexion en équipe est nécessaire afin de réaliser un cahier des charges simple. On peut ensuite étudier les différents produits disponibles sur le marché, le mieux étant d’aller consulter d’autres utilisateurs avec son équipe. Ça peut être le directeur des ressources humaines, le responsable du service paie et un de ses collaborateurs. On obtient ainsi trois échanges à des niveaux différents. Et là ça devient une décision collégiale. Cette démarche se résume à « POPSI » : Process, Organisation, Professionnalisation. Et si tout fonctionne, on s’attaque à l’outillage du Système d’Information.

Quel conseil donneriez-vous aux DRH ?

Ne pas croire uniquement ce qu’ils voient. Il faut en effet se méfier des vendeurs de progiciels. Ces derniers vous montrent des outils utilisés par plus de 2 000 entreprises en insistant sur les multiples fonctions qu’ils contiennent. Mais en réalité, tous ces produits sont déjà paramétrés.

Pour conclure ?

Toujours garder un objectif clair à l’esprit et uniquement informatiser des choses que l’on maîtrise bien, sous peine de se perdre dans sa démarche !

Propos recueillis par Marion Bec