Ce qu’il faut retenir du dernier Baromètre de la gestion des talents
Le | Gestion des talents
Désormais considérée comme une mission de fond, la gestion des talents suscite un intérêt grandissant de la part des entreprises. Même si elle évolue, leur vision reste toutefois assez élitiste, d’après les résultats du 2e baromètre de la gestion des talents, réalisé par Cornerstone OnDemand, l’ANDRH et Féfaur auprès d’un panel de 400 entreprises, sondées en décembre dernier
La gestion des talents est une réalité
Bonne nouvelle : la gestion des talents n’est pas qu’un mot à la mode. « En 2014, 60 % des entreprises ont déclaré mettre en œuvre une politique dédiée », souligne Odile Pellier, co-animatrice de la commission nationale Talent Management de l’ANDRH. Quoique récente, la pratique, en phase d’appropriation, semble donc faire son chemin dans l’esprit des décideurs. Avec une nouveauté : elle est désormais distinguée de l’approche plus traditionnelle de GPEC.
Une définition de talents qui diffère…
Près de 71 % des entreprises sondées corrèlent la gestion des talents avec la performance de l’entreprise, contre 63 % en 2013. Pas étonnant, donc, que 53 % réservent cette pratique à une caste de collaborateurs identifiés comme hauts potentiels. « La vision du talent est relativement élitiste, souligne-t-elle. Seules 40 % des entreprises l’appliquent à toutes les catégories de leur personnel. On est donc encore loin de l’approche anglo-saxonne… »
Le trinôme de l’évaluation des talents
85 % des entreprises plébiscitent l’entretien annuel pour évaluer leurs talents. Viennent ensuite les revues de personnel (74 %) et l’évaluation à 180° et 360° (27 %). Ce sont les managers directs qui mènent cette mission (82 %), puis la fonction RH, qui intervient dans 73,4 % des cas. Pour développer leurs talents, pas de surprise : « 83 % des entreprises privilégient la formation présentielle », indique Odile Pellier. L’e-learning est cité par 26 % des entreprises, contre 16 % en 2013.
Des entreprises encore peu équipées
Environ 45 % des entreprises sont équipées d’une plateforme logicielle permettant de gérer les talents. Les processus de carrière et mobilité, gestion de la performance, développement de la formation et gestion des compétences sont les plus souvent supportés par cette plateforme. A noter que les entreprises qui sont outillées s’appuient essentiellement sur leur SIRH (21 %), un Talent Management System (16 %) et un logiciel spécifique (8 %) pour professionnaliser leurs démarches.
Le manque de budget, principal frein
Si les entreprises sont convaincues de l’importance de la gestion des talents, « elles ne se donnent pas encore de moyens supplémentaires dédiés pour la mener », constate Odile Pellier. Le baromètre révèle que 41 % des entreprises sondées se heurtent à des freins budgétaires dans la mise en place de leur démarche. Un tiers cite également le manque de ressources humaines. Le manque d’implication du top management et les freins culturels sont respectivement cités à 28 % et 25 %.
Aurélie Tachot