DRH - DSI : la guerre est-elle enfin terminée ?

La DRH reproche à la DSI d’être trop loin des besoins opérationnels tandis que la DSI reproche à la DRH de méconnaître les contraintes techniques… Entre ces deux services de l’entreprise, l’amour n’a jamais été au rendez-vous. Mais d’après Talentsoft, cette guéguerre pourrait bientôt appartenir au passé. S’il peut poser problème, ce tandem DRH-DSI constitue en effet « une véritable opportunité pour l’entreprise », assure Alexandre Pachulski, co-fondateur de Talentsoft. Un avis soutenu par Caroline Bloch, DRH de Microsoft France. « Ce binôme est indispensable. D’une part parce que sans la DSI, la DRH ne pourrait pas expérimenter aussi bien les nouveaux outils, et ainsi mieux comprendre la transformation digitale. D’autre part parce que sans travailler ensemble, la DRH et la DSI ne réussiraient pas à convaincre les directions générales sur la manière dont il est possible de développer le capital humain », avance-t-elle.En enterrant la hache de guerre, les DRH et les DSI de Microsoft ont pu capitaliser sur les nouveaux outils pour favoriser des pratiques de co-développement. « Depuis septembre, nous avons intégré une dimension collaborative à notre système d’évaluation des talents. Nous pouvons désormais mesurer la manière dont nos salariés invitent leurs pairs à collaborer et la manière dont ils répondent eux-mêmes à ces sollicitations », illustre-t-elle.

Leur point commun ? Des enjeux métiers

Chez GFI Informatique, la DRH et la DSI ont également trouvé un terrain d’entente, après quelques années mouvementées. Si elles parviennent à collaborer, c’est parce qu’elles partagent les mêmes enjeux métiers. En l’occurrence : « l’harmonisation des processus RH du groupe qui passe notamment par la dématérialisation, la centralisation des données sur les collaborateurs dans un cadre sécurisé et la fluidification des informations pour les managers », énumère Nicolas Juvin-Piron, DRH adjoint de GFI Informatique. L’autre point commun entre la DRH et la DSI du groupe, « c’est qu’elles s’intéressent avant tout aux usages, et pas uniquement à la technique », ajoute-t-il. Une entente facilitée par le mode SaaS, « qui a considérablement allégé la DSI de contraintes techniques sur la gestion des serveurs », estime le DRH adjoint du groupe, qui s’appuie désormais sur un vaste écosystème d’outils pour faciliter la collaboration en interne (Yammer, SharePoint, Skype…). Pour décloisonner les différents métiers, GFI Informatique a enfin mise en place des comités de coordination entre la DRH et la DSI. Une initiative plutôt judicieuse, pour Alexandre Pachulski. « Les réunions d’échanges permettent, non pas de faire le point au début et à la fin d’un projet, mais d’initier une conversation continue entre la DRH et la DSI », souligne-t-il.A quand l’union sacrée entre les deux directions ?

Aurélie Tachot