« En nous développant, nous avons résisté à la tentation d’effectuer des acquisitions », Vincent Belliveau, Cornerstone
Le | Gestion des talents
Lancé dès 1999, Cornerstone OnDemand fait partie des pionniers sur le marché de la gestion unifiée des talents. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’éditeur californien, qui a généré un chiffre d’affaires de 87,3 millions de dollars sur le seul 3e trimestre 2015, est toujours dans la course. Après avoir augmenté ses effectifs en 2015, il prévoit de miser davantage sur sa R&D en accélérant sur l’analyse prédictive, comme l’explique Vincent Belliveau, Executive Vice-Président de Cornerstone
Comment s’est déroulée l’année 2015 ?
Très bien ! Nous dénombrons désormais 22 millions d’utilisateurs de nos outils répartis dans 191 pays, dont 6 millions en Europe, où notre croissance se poursuit. La France est notre troisième marché mondial, derrière les Etats-Unis et l’Angleterre. En 2015, nous avons non seulement outillé des comptes de moyenne et de grande taille mais aussi des ETI. Leur vision de la gestion des talents est différente : les groupes ont souvent une approche segmentée dans le recrutement, la mobilité, la formation… tandis que les ETI, qui ont de petites équipes RH, ont une approche unifiée. Certaines d’entre elles ont déployé, en six à neuf mois, notre suite complète de gestion des talents.
Avec quels arguments parvenez-vous généralement à convaincre les entreprises ?
Pour Alcatel-Lucent Enterprise, qui souhaitait former l’ensemble de son réseau de partenaires, c’est la puissance de notre solution qui a été déterminante et notre faculté à faire de leur centre de formation un outil business. Le groupe Happychic s’est, quant à lui, tourné vers nous car nous sommes le seul acteur à proposer une solution unifiée. L’avantage, c’est que nos clients n’ont donc pas besoin de racheter d’outils complémentaires et ainsi de faire une bascule lorsqu’ils souhaitent passer d’un module à l’autre. En nous développant, nous avons résisté à la tentation d’effectuer des acquisitions. La totalité de notre suite repose donc sur la même interface et la même base de données.
Quels seront vos axes de travail en 2016 ?
En fin d’année dernière, nous avons lancé une nouvelle offre - Cornerstone Link - qui permet aux professionnels RH d’avoir une vision complète et centralisée de leurs collaborateurs. Etant donné l’accueil très positif que cette solution reçoit sur le marché, nous allons continuer à la consolider. Cette année, notre second axe de travail concernera l’analytique, notamment avec Cornerstone Insights, que nous avons lancé en octobre. Nous allons enrichir cette solution, qui repose sur de l’analyse purement prédictive, avec de nouveaux modules en recommandations de compétences, par exemple. Notre objectif est de développer 3 nouveaux tableaux de bord chaque trimestre. En parallèle, nous prévoyons de lancer Cornerstone View, une solution de Business Intelligence qui permettra aux directions générales d’avoir une vue consolidée des talents de l’entreprise.
Quelles tendances voyez-vous émerger dans la gestion des talents ?
La première tendance, c’est quela gestion unifiée des talents s’accélère à vitesse grand V mais qu’en même temps, la stratégie d’avoir un seul interlocuteur pour toute la gestion du capital humain s’essouffle ! C’est assez contradictoire. Désormais, nos clients souhaitent donc échanger avec des experts dans la paie, la gestion des temps puis la gestion intégrée des talents et de la formation… Cette tendance nous oblige à rester à la pointe du métier dans tous les segments que nous couvrons. La seconde tendance, c’est l’ouverture des outils aux autres solutions du marché. Chez Cornerstone, ça se traduit par l’approche Platform-as-a-Service (PaaS), qui permet à chacune de nos briques de s’interfacer avec d’autres solutions.
Aurélie Tachot