« Nos outils vont donner un avantage concurrentiel à SAP », Simon Bouchez, Multiposting
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Après le rachat de Broadbean par Careerbuilder et celui de Talentplug par Figaro Classifieds et RegionsJob, c’est au tour de Multiposting, leader incontesté de la multidiffusion d’offres d’emploi en France, de passer sous le giron d’un grand groupe. L’acquéreur n’est autre que SAP, le célèbre éditeur allemand de progiciels
Depuis son lancement en 2008, Multiposting connaît une croissance étonnante. La preuve dans les chiffres : tous les ans, lors de ces quatre premiers exercices, la start-up a doublé son chiffre d’affaires. En 2011, il s’élevait à 4 millions d’euros. Et ce n’était qu’un début puisqu’en janvier 2012, elle a fait entrer deux investisseurs renommés dans son capital : Latour Capital (dirigé par Alain Madelin et Philippe Léonie, co-fondateur de Spir Communication) et Kernel Investisssements (créé par Pierre Kosciusko-Morizet, co-fondateur de PriceMinister). En 2014, Multiposting a continué sa progression avec un chiffre d’affaires dépassant les 9 millions d’euros. Avec ce rachat, dont le montant est resté confidentiel, le géant allemand compléte le périmètre fonctionnel de sa suite HCM : SAP-SuccessFactors. Comme l’explique Simon Bouchez, CEO de Multiposting.
Pourquoi avez-vous accepté l’offre de rachat de SAP ?
Nous avions rencontré les équipes du groupe SAP il y a quelques mois, à San Francisco. Aussitôt, nos cultures et nos visions respectives du marché ont matché. Puis, en apprenant à les connaître, notre première impression s’est confirmée. Ce qui nous a frappé, c’est que SAP a rapidement fait preuve d’une bonne compréhension de notre métier. Lorsqu’il y a quelques semaines, le groupe s’est montré intéressé pour travailler avec nous, nous avons de suite accepté, en partie parce que nous sommes sensibles aux mêmes thématiques sur l’hébergement et la protection des données.
Quelles sont les synergies entre Multiposting et SAP ?
Grâce à ce rachat, Multiposting va bénéficier d’une assise plus importante sur le marché RH, en France comme à l’international, notamment en Asie et en Amérique du Nord, deux marchés stratégiques sur lequel SAP est implanté. Nous allons profiter de l’expérience, du réseau ainsi que des relais de vente et de support clients de SAP, afin de devenir une référence internationale. SAP va, pour sa part, intégrer nos technologies de rupture à son offre HCM, notamment à la suite de gestion des talents de SuccessFactors. Il va enfin s’inspirer de notre état esprit start-up, d’enfants du cloud !
Comment les outils de Multiposting seront-ils intégrés ?
Nous allons travailler avec les équipes de SuccessFactors afin que l’intégration de nos outils soit la plus complète et fluide. En intégrant nos solutions, SAP va bénéficier d’un avantage concurrentiel dans la mesure où les outils de jobposting, de multi-search et de big data que nous développons sont souvent au cœur des appels d’offres des entreprises cherchant à s’équiper d’un logiciel HCM. Or, jusqu’ici, aucun éditeur n’avait signé de partenariat avec un acteur comme le nôtre afin d’avoir toute la chaine de valeur de la gestion RH, de l’étape du sourcing à l’onboarding.
Multiposting va passer de moins de 100 personnes à plus de 75 000. Comment allez-vous garder cet « esprit start-up » que vous chérissez tant ?
Mon rôle, en tant que directeur général, va être de préserver cet état d’esprit agile, qui plaît également beaucoup à SAP ! Même si notre maison mère souhaite nous faire grandir, nous allons garder notre indépendance par rapport à notre activité. Concrètement, cela signifie que nous allons continuer à vendre nos solutions de manière autonome, tout en bénéficiant, en parallèle, de la force de vente de SAP. Nous allons également garder le même écosystème de partenaires et continuer à travailler avec des éditeurs comme Oracle, Workday, Cornerstone, Talentsoft…
Quels autres projets allez-vous déployer avec SAP ?
Il est trop tôt pour le dire. Nous allons prochainement rencontrer l’équipe produits de SAP afin de définir les solutions que nous pourrions développer ensemble. En attendant, nous allons continuer de mener les projets qui étaient prévus dans notre road map. En 2015, nous prévoyons de générer entre 12 et 13 millions de chiffre d’affaires et ainsi enregistrer une croissance de 30 %. D’ici la fin de l’année, nous devrions recruter de nouveaux profils et dépasser le cap des 100 collaborateurs. En 2016, la dimension de notre marché va changer. Nos objectifs seront donc très ambitieux !
Aurélie Tachot