Rétention des talents : T.O.P. lève 1,2 million d’euros pour éviter les démissions
Par Philippe Guerrier | Le | Gestion des talents
La start-up française T.O.P. exploite l’intelligence artificielle et la data science sous la forme d’un outil d’aide à la décision pour les managers face aux risques de désengagement des meilleurs éléments en équipes. Le point avec Maxime Cariou, CEO et fondateur de T.O.P.
Au départ, T.O.P. c’est un acronyme pour Team Opportunity Prediction. C’est aussi le nom d’une start-up française qui exploite une solution IA pour limiter le turn-over en entreprise.
Elle vient de lever 1,2 million d’euros auprès de 30 investisseurs individuels avec l’appui de la banque d’affaires Stelleor.
« La plateforme SaaS permet d’identifier et d’évaluer le type de risques de départ des talents et de proposer des actions de correction pour la rétention », déclare Maxime Cariou, CEO et fondateur de T.O.P.
« Nous développons des modèles prédictifs par domaines de métiers : d’abord le monde du conseil digital et de l’édition logicielle puis nous passerons à l’industrie lourde, l’hôtellerie, la restauration et la santé. Notre principal objectif est de décrocher 10 premiers clients d’ici fin 2022. La plateforme tourne déjà en production chez sept clients, dont un groupe industriel international de 2000 collaborateurs. »
Risques de démission : des « actions correctives » suggérées par IA
La start-up francilienne T.O.P a été fondée en avril 2022. La plateforme dans le cloud, dont le développement a démarré mi-2021, propose :
- Une visualisation des risques de démission,
- L’identification des souhaits de mobilité émis par les collaborateurs,
- La définition d’actions correctives pour pérenniser les équipes.
« En équipes étendues qui travaillent souvent à distance, les managers ne voient pas les risques émerger, compte tenu de l’environnement complexe. Dans les actions correctives, on prémâche les initiatives que les managers doivent prendre vis-à-vis des collaborateurs à court terme pour créer de la relation et maintenir l’engagement », déclare le CEO.
« Avec notre plateforme fondée sur de l’IA (machine learning) et de la data science, nous avons atteint un taux de prédiction de 86,44 % de démissions anticipées dans le secteur tech », indique Maxime Cariou.
Les probabilités sont calculées à partir :
- d’un format de 15 à 20 données interfacées au SIRH,
- de bases d’informations disponibles sur le Web sur l’évaluation des salaires (APEC, Indeed, Glassdoor, LinkedIn…).
« L’important avec l’IA, c’est de disposer de données qualifiées et en volume. Nous reprenons les données retravaillées sur trois ans en arrière pour disposer d’un bonne base afin d’évaluer le degré de risque en fonction du profil collaborateur. Nous avons un scoring établi à partir de critères de risques pour les managers et nous déclinons le système pour les collaborateurs », indique Maxime Cariou.
Des premiers clients en phase de tests
Le modèle économique de la plateforme SaaS s’appuie sur abonnement mensuel (avec un premier package à partir de 399 euros HT). Les tarifs d’exploitation dépendent des tailles d’effectif en entreprise.
Parallèlement, des frais fixes d’initialisation de 2000 euros HT sont à prendre en compte.
Parmi les premiers clients qui sont passés en test ou en phase de production avec T.O.P. figurent :
- HiView Solutions (solutions cloud),
- Insomea Computer Solution (accompagnement transformation digitale),
- Pharmalys Laboratories (nutrition infantile),
- ArtiMIS (conseil gouvernance, risques et conformité),
- Ted Consulting (consulting en stratégie de données).
« C’est un sujet de cible RH mais l’acheteur de notre plateforme, c’est le dirigeant ou manager premier niveau », dit le CEO.
Un premier financement rapide
• La première levée de fonds de T.O.P. d’un montant de 1,2 million d’euros auprès de 30 business angels avec l’appui de la banque d’affaires Stelleor.
• Elle a été bouclée en 15 jours courant mai 2022. « Nous avions suffisamment levé d’argent pour nos besoins actuels. Nous avons préféré stopper rapidement le processus de financement », déclare Maxime Cariou.