« Les professionnels RH européens n’attribuent pas assez de mérite à leur fonction », Thomas Otter, SAP SuccessFactors

Comment les demandes des entreprises évoluent-elles en matière de SIRH ?

D’une manière générale, elles évoluent peu car les problématiques RH fondamentales restent les mêmes : les employés veulent être payés, les entreprises cherchent à se structurer et la réglementation doit être suivie ! Nous voyons toutefois émerger quelques nouvelles demandes de la part de nos clients. Nous constatons qu’ils recherchent des solutions véritablement simples à implémenter, à utiliser, et ce depuis n’importe quel endroit, qu’ils s’intéressent plus volontiers à l’analyse des données sophistiquées et qu’ils ont des approches multi-pays, donc plus globales, du fait d’une forte internationalisation.

Quel est le niveau de maturité des entreprises européennes sur ce marché ?

Même s’il existe des disparités entre les pays, je pense que les professionnels RH européens n’attribuent pas assez de mérite à leur fonction ! Leur réflexion est pourtant plus aboutie que celle des américains sur de nombreux sujets, notamment sur la diversité et la mobilité interne. Par exemple, les professionnels RH français se démarquent des autres lorsqu’il s’agit de faire évoluer les cadres et les managers sur des postes aux contours différents. Cette démarche inspire les pays du monde entier. Il y a un sujet dont les entreprises européennes doivent toutefois se saisir : les nouvelles technologies. Elles doivent expérimenter davantage…

Quelles tendances voyez-vous émerger dans la sphère des RH ?

Après avoir disserté, pendant plusieurs années, sur le mobile, le social, le cloud, le Big Data, l’analytique et l’impact que ces innovations pourraient avoir dans le futur, nous entrons désormais dans une autre phase, celle où nous passons à l’action ! De nombreuses entreprises européennes, grands groupes comme ETI, incarnent cette tendance en implémentant des solutions cloud de Core HR. Pour ces compagnies, la prochaine étape sera d’affronter une tendance émergente : le recours de plus en plus fréquent au travail temporaire. La difficulté sera de réussir à gérer conjointement leurs collaborateurs et les travailleurs intérimaires qui rejoignent ponctuellement leurs équipes.

La stratégie de SAP-SuccessFactors est d’accélérer dans le cloud. Qu’est-ce-que ça va impliquer en termes de solutions ?

Il y a trois ans, SAP a réalisé un investissement important en acquérant SuccessFactors. Ce rachat nous permet d’être le leader sur le marché des logiciels RH, en termes de chiffre d’affaires et de nombre de clients et d’accélérer sur le cloud qui est, à nos yeux, la meilleure manière de proposer des logiciels et de standardiser les processus RH des entreprises. Notre enjeu est désormais d’emmener l’ensemble de nos clients vers le cloud en capitalisant sur l’expertise que nous avons développée sur le mode on-premise. Concrètement, en 2015, nos efforts devraient se concentrer sur la rapidité de configuration de nos solutions cloud et l’amélioration de l’expérience administrateurs.

Aurélie Tachot