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« Nous passons de l’analyse décisionnelle à l’analyse augmentée »

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En une douzaine d’années, l’éditeur américain Workday, spécialisé dans la gestion du capital humain, a su séduire de grands groupes comme Sanofi ou Airbus avec sa plateforme nativement cloud. Il entend aujourd’hui faire bénéficier les DRH des apports de l’intelligence artificielle. Explications de Sabine Hagège, directrice produit HCM

« Nous passons de l’analyse décisionnelle à l’analyse augmentée » - © D.R.
« Nous passons de l’analyse décisionnelle à l’analyse augmentée » - © D.R.

Quel est le bilan de l’activité 2018 ?

Notre année fiscale se termine fin janvier. Pour le troisième trimestre 2018, le chiffre d’affaires s’est élevé à 743 millions de dollars dont 624 millions en abonnements. Soit une croissance de 33 % en un an. L’objectif de dépasser les deux milliards de dollars de revenus pour l’exercice fiscal 2018 sera atteint pour avoisiner les 2,375 milliards, selon nos estimations. Désormais, Workday emploie plus de 10 000 collaborateurs dans le monde dont 1800 en Europe. À lui seul, le site de R&D à Dublin compte, par exemple, 1000 employés. Nous avons aussi des sites commerciaux en Angleterre, en Allemagne, au Benelux, dans les pays scandinaves… Une centaine de personnes travaillent enfin sur notre site parisien, dont l’équipe qui développe la paie.

Quelle est votre stratégie en matière d’urbanisation RH ?

La force de Workday consiste à proposer une offre unifiée. Pour autant, nous sommes conscients que nous ne pouvons pas tout faire, notamment dans la paie puisque l’offre se limite à quatre pays. Workday a donc développé des connecteurs avec 13 partenaires de paie certifiés qui couvrent, au total, plus de 110 pays. Workday Cloud Platform permet, par ailleurs, de relier Workday à des solutions tierces via un système d’API tout en gardant une interface homogène. L’utilisateur passe d’une application à l’autre en toute transparence. Ces prochaines années, nous prévoyons de nous rapprocher de partenaires qui permettront d’étendre l’application. Avec Workday Cloud Platform, nous aidons aussi nos clients à créer leurs propres extensions.

Allez-vous élargir la couverture fonctionnelle de votre solution ?

En 2019, nous lancerons People Experience, une page unique qui permettra aux collaborateurs d’accéder facilement aux informations ou aux tâches (par exemple commander un ordinateur), sans avoir à se demander si celles-ci se trouvent dans l’application Workday ou dans un autre système. À horizon 2020, nous intégrerons également la solution de Rallyteam, que nous avons achetée en juin 2018. Cette « talent marketplace » identifie les compétences en interne qui pourraient correspondre à des besoins. Suite à notre acquisition de Stories.bi en juillet 2018, nous allons enfin lancé Workday People Analytics. Il s’agit ici de passer de l’analyse décisionnelle et prédictive à l’analyse augmentée. L’utilisateur n’aura plus à poser de question. Les algorithmes lui indiqueront automatiquement la problématique importante sur laquelle il doit concentrer ses efforts. Il pense, par exemple, qu’il s’agit de la rétention des talents alors que les données pointent un problème de diversité.

Comment se traduisent les investissements que vous réalisez dans l’intelligence artificielle ?

Au même titre que l’analyse prédictive, qui peut émettre des recommandations en matière de formation ou d’évolution de carrière des employés, l’intelligence artificielle peut aider une DRH à répondre à la question : quelles sont les compétences dont je dispose aujourd’hui et quelles sont celles dont j’aurais besoin demain ? Avec les nouvelles technologies, certaines compétences deviennent obsolètes tandis que d’autres apparaissent. La solution Skills Cloud met à disposition une bibliothèque de compétences générées par une technologie de machine learning. L’employé se verra bientôt proposer dynamiquement des compétences pour enrichir son profil. Le système se base sur l’auto-déclaration, comme sur LinkedIn. Nous travaillons actuellement sur la façon dont on pourrait valider ces compétences.

Xavier Biseul