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SAP rachète SuccessFactors pour 3,4 milliards de dollars

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Le spécialiste européen des logiciels pour entreprises entre dans la course au cloud computing en rachetant l’éditeur californien en mode SaaS SuccessFactors. Mais rattraper son retard en matière de gestion des talents en ligne a un coût, non négligeable : 3,4 milliards de dollars

La société allemande a confirmé le rachat de SuccessFactors, un éditeur américain spécialisé dans les logiciels SaaS de gestion du capital humain. Objectif pour SAP : doper sa présence dans le cloud, croître le nombre d’utilisateurs de ses logiciels mais aussi mieux se positionner face à la concurrence. En effet, en octobre dernier, Oracle rachetait la firme RightNow Technologies spécialisée elle aussi dans le cloud computing. 

La transaction devrait être effective au premier trimestre 2012 et Lars Dalgaard, fondateur et PDG de SuccessFactors, rejoindra alors SAP pour diriger son activité cloud tout en conservant la direction de sa société basée en Californie.

Une valorisation importante

Depuis sa création en 2001, SuccessFactors a connu une forte croissance. La société revendique aujourd’hui 15 millions d’utilisateurs abonnés à ses logiciels en ligne répartis chez 3500 clients dans 168 pays. Mais la bonne forme de ce jeune éditeur ne suffit pas à elle seule à expliquer le montant important du rachat qui s’élève à 3,4 milliards de dollars (soit 2,5 millions d’euros).

Alors pourquoi SAP a-t-il accepté une acquisition qui lui coûte dix fois le chiffre d’affaire annuel de SuccessFactors (330 millions de dollars) ? Sur son blog, Paul Hamerman, analyste chez Forrester, estime qu’il s’agit du prix à payer pour rattraper son retard en matière d’offre RH en mode SaaS. Pendant longtemps, les mondes ERP et SaaS sont restés séparés mais il semble désormais que les premiers reconnaissent la difficulté de créer des logiciels de niche en ligne et acceptent finalement de racheter des acteurs existants.

A qui le tour ? 

L’un des défis de ce rapprochement entre SAP et SuccessFactors consistera à faire cohabiter des cultures et manières de travailler très différentes. Les ERP sont des outils lourds, assez difficiles à implanter et qui demandent un temps de paramétrage important alors que la culture SaaS peut compter sur des outils légers qui se déploient facilement à l’international. Quoi qu’il en soit, ce rachat témoigne de la reconnaissance par les grands éditeurs traditionnels de type SAP de la valeur ajoutée que peuvent leur apporter les acteurs SaaS. Une nouvelle course aux acquisitions n’est pas à exclure.

Fiona Collienne