Sirh

Workday : « Les entreprises pensent à l’après-Covid-19 avec des questions RH majeures »

Par Philippe Guerrier | Le | Sirh saas

Trois dirigeants français de Workday commentent les principales tendances perçues et/ou ressenties dans la gestion RH des entreprises sur fond de crise sanitaire.

Trio de managers Workday : Jérôme Froment-Curtil, Pierre Gousset et François Cadillon - © D.R.
Trio de managers Workday : Jérôme Froment-Curtil, Pierre Gousset et François Cadillon - © D.R.

Comment Workday a vécu cette période de confinement sur fond de crise sanitaire et économique ? Dans le cadre d’un webinar organisé le 26 mai par Workday France, trois dirigeants du fournisseur de solutions qui unifie le pilotage de la finance, des RH et de la planification en entreprise, ont apporté des éclairages sur la vie et l’organisation bouleversées des entreprises.
Proche des DRH et des DAF, Workday est au cœur des problématiques d’entreprises entre résilience et relance de l’activité. Sur fond d’exploitation technologique (cloud et intelligence artificielle), l’équipe dirigeante de Workday France (et au-delà) a commenté les principales tendances perçues et/ou ressenties.

« La crise va doper l’adoption du cloud public pour la gestion RH » (François Cadillon)

« Par ma longue expérience professionnelle dans le secteur des technologies, j’ai observé que le niveau d’adoption des services cloud est très varié en fonction des pays européens. Il était plus mature au Royaume-Uni mais c’est en train de changer en Europe, y compris en France. La crise Covid-19 a mis en exergue le concept de cloud. Nous avons également appris à faire la distinction entre un cloud public et un cloud privé », déclare François Cadillon, directeur Workday pour la zone de l’Europe continentale.

« Je trouve que le cloud privé a montré ses limites pendant la crise :

  • par définition, il ne fonctionne que dans un réseau privé. Du coup, lorsque les organisations ont eu besoin de faciliter les connexions des collaborateurs en télétravail (donc hors du réseau d’entreprise), certaines n’étaient pas prêtes ;
  • le cloud privé est mis en avant pour le contrôle de la sécurité et de la performance dans un périmètre d’infrastructure donné. Dans la nouvelle configuration de crise, nous nous sommes aperçus que certaines infrastructures ne répondaient pas de manière satisfaisante ;
  • il manquait à la rigidité du cloud privé l’élasticité attribuée au cloud public. La réalité de la Covid-19 va doper l’adoption du cloud public, aussi bien en France qu’en Allemagne. Les grandes banques commencent à nous considérer alors que ce n’était pas concevable auparavant. »

« Planification, reporting, analytiques RH…Nous percevons une accélération nette » (Pierre Gousset)

« La région EMEA vit à plusieurs vitesses en fonction des périodes de confinement. Mais la plupart des entreprises pensent à la transition et à l’après-Covid-19 avec des questions majeures de planification, de reporting, d’analytiques RH et finance. Nous percevons une accélération nette dans ce sens. Nous avons beaucoup de cas clients qui ont changé leurs méthodes de prévisions d’activité (par jour, par semaine…) », évoque Pierre Gousset, vice-président EMEA de Workday.

« En Italie et en Espagne, j’étais en contact de prospection avec des DRH qui avaient des architectures de SIRH “silotées” par grands domaines (gestion des talents, de l’information, du recrutement).

Les données liées aux employés ne sont pas connectées dans des environnements analytiques convergents et dans des systèmes d’information cohérents. La crise a été une leçon pour ces DRH.

L’un d’entre eux explique avoir investi dans une plateforme cloud dédiée au talent management mais déconnectée des données de paie et RH. Elle n’a été d’aucune utilité dans la gestion de la crise et dans le développement du plan de continuité de l’activité opérationnelle. Ne serait-ce que pour indiquer à la direction de la société le nombre de collaborateurs éligibles au télétravail, il a fallu que le DRH pioche dans plusieurs bases de données. »

« Une partie croissante de nos collaborateurs intégrera le télétravail » (Jérôme Froment-Curtil)

Il n’y a pas eu d’interruption de service chez Workday France ou d’impact sur notre business

« Avec cette crise, notre premier souci était sur la santé et le bien-être de nos collaborateurs. Les déplacements à l’international ont été restreints à partir de février et le télétravail a été généralisé dès le début du mois de mars. Il n’y a pas eu d’interruption de service chez Workday France ou d’impact sur notre business », évoque Jérôme Froment-Curtil, directeur général de Workday France.

Le manager évoque divers points qui a permis à Workday de résister à la situation d’urgence :

  • « notre culture d’entreprise centrée sur le client et l’humain ;
  • l’autonomie de nos collaborateurs et leur capacité d’adaptation au nouvel environnement ;
  • le mode d’organisation du travail ;
  • une relation très forte de confiance vis-à-vis du management ;
  • Notre infrastructure moderne. Cela fait 15 ans que nous sommes dans le cloud . »

« En temps normal, 15 à 20 % de nos collaborateurs ont adopté le télétravail. Nous étions passés à 100 % avec le confinement. Dans les mois à venir, nous allons voir où le curseur sera replacé. Il est probable qu’une partie croissante de nos collaborateurs va intégrer le télétravail dans leur organisation de travail à l’avenir. »

Et l’apport de l’IA dans tout cela ?

En évoquant l’impact technologique, Pierre Gousset, vice-président EMEA de Workday, admet que « l’intelligence artificielle est encore à ses débuts » et « qu’elle n’a pas empêché la propagation de l’épidémie ». Tout en poursuivant : « Nous nous demandons comment l’IA peut assurer la continuité opérationnelle de l’activité d’une entreprise avec plusieurs cas d’usages dans la gestion financière et le capital humain :
• automatisation des tâches à travers les chatbots par exemple. Beaucoup de fonctions supports en entreprise ont été soumises à rude épreuve pendant le confinement, au premier rang les fonctions RH et finances. Beaucoup ont assuré qu’ils étaient devenus les référents pour le reporting Covid-19 au nom de la direction générale. Il a fallu organiser la continuité opérationnelle des activités.
• réflexion sur l’usage du système d’information en temps de crise entre agilité, urbanisation des données et automatisation des traitements ;
• formation en ligne. Nous avons des clients localisés dans des zones sanitaires à risques qui proposent des formations en ligne à leurs collaborateurs pour bien mettre le masque et qui font appel à des techniques IA ;
• émergence de nouveaux modes de collaboration ;
• le scénario planning qui fait jouer des leviers d’analyses prédictives et de planification financière. Cette pratique croise de plus en plus des données de gestion des talents et d’allocation de ressources financières. »