Ce que l’eye tracking apporte à la formation
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Utilisée en médecine et en marketing, la technologie du eye tracking, appelée oculométrie en français, trouve de plus en plus sa place dans la formation professionnelle, notamment pour optimiser les formations en réalité virtuelle. Focus sur les avantages de cette technologie
« L’eye tracking, ou suivi de l’œil, est une technique qui permet de mesurer les mouvements oculaires et les temps de fixation du regard d’un individu au cours d’une activité spécifique », explique José Barreiros, fondateur de Gaze Intelligence, société spécialisée dans l’eye tracking. La vision humaine étant limitée, il est impossible pour le cerveau de scanner l’ensemble des éléments sur une image. Au-delà de la vision fovéale (centrale) qui est très nette et qui couvre 3 à 5 % du champ de vision, la vision périphérique est, quant à elle, très floue. Conséquences : le regard filtre et sélectionne… Dans les années 1950, un psychologue russe, Alfred Larbous, a ainsi démontré au travers d’études que les mouvements des yeux et les fixations oculaires étaient étroitement liés à l’intérêt du sujet et aux instructions données. « Des points clés pour le domaine de la formation professionnelle car il est désormais possible de prédire et de comprendre le comportement et le parcours oculaires de l’apprenant », explique José Barreiros.
Quels bénéfices pour la formation ?
L’eye tracking permet de voir avec précision où le regard de l’individu s’arrête le plus ou le moins, pendant combien de temps, ce qu’il voit et ne voit pas, d’analyser son parcours et même de différencier des parcours d’apprenants novices et experts. L’objectif ? Mesurer l’impact de la formation, lui proposer un parcours adapté à ses besoins et ses compétences et ainsi l’entraîner avec plus d’efficacité. Chez Airbus, par exemple, l’eye tracking permet de vérifier que les pilotes maîtrisent parfaitement les contrôles visuels. « Dans un environnement de réalité virtuelle, cette technologie offre la possibilité d’identifier toutes les zones qui ont été vues par le pilote, d’évaluer la conformité de la tâche et même de lui faire rectifier le tir en direct pendant une séance de coaching », détaille José Barreiros. Comme l’eye tracking permet de savoir exactement où regarde l’apprenant, « il est possible des créer des parcours et d’adapter le contenu avec une résolution d’image moindre dans la zone de vision périphérique et de réserver une excellente définition à la zone de vision fovéale. Cela permet de sauver énormément de ressources et ainsi d’améliorer l’immersion de l’apprenant », conclut-il.
Stéphanie Marpinard