Deep Opinion : « Les entreprises veulent savoir comment on parle d’elles sur les réseaux sociaux »
Par Philippe Guerrier | Le | Digital learning
Directeur associé de Deep Opinion, Jocelyn Munoz aborde les missions de veille digitale et d’e-réputation du cabinet conseil, qui compte aussi le nombre de participants dans les manifestations.
Deep Opinion s’est positionnée comme une société de conseil stratégique et opérationnel dédiée à l’opinion, à l’influence et à l’e-réputation. Cette filiale du groupe Occurrence a vocation à conseiller et accompagner nos clients « dans la compréhension de l’opinion publique, dans la conception et le pilotage de leurs stratégies de communication, d’influence et de veille ». Co-fondée par Jocelyn Munoz et Assaël Adary (également co-fondateur d’Occurrence, un cabinet d’études et de conseil en communication dont la création remonte à 1995), la société parisienne de conseil affiche une quinzaine de références dont Eau de Paris, Kopter, Groupe Beaumanoir ou Eurostat.
Jocelyn Munoz fait partie de la première Promo de “Social demain” : des Français et Françaises nés après 1984 qui réfléchissent ensemble à la permanence et aux mutations de la question sociale. En partenariat avec News Tank, le directeur associé de Deep Opinion explique la démarche.
(Extrait d’une interview diffusée sur News Tank RH le 16 avril 2020)
Comment présentez-vous les activités de Deep Opinion ?
Nous suivons tout ce qui se dit à travers les outils digitaux pour le compte de grands projets d’infrastructures, de grandes entreprises françaises, de marques ou de personnalités. En exploitant principalement deux outils de veille (Talkwalker et Digimind), nous détectons les signaux faibles, les points positifs ou négatifs, les influenceurs qui seraient intéressants à contacter…
Nous avons entre 10 et 15 clients par an. Les missions son très variables entre une grande société du CAC 40 qui souhaite une veille mondiale et qui permet de générer la moitié de mon chiffre d’affaires et des petites organisations qui viennent nous voir pour des missions ponctuelles. Nous effectuons également une mission de comptage de manifestants pour le compte d’un collectif de 20 médias.
Effectuez-vous des veilles digitales associées au coronavirus ?
Ce n’est pas le cas actuellement malgré la densité du sujet qui reste à creuser chez Deep Opinion. Quand nous avons commencé à nous y intéresser, nous recensions 150 000 mentions par jour sur les réseaux sociaux. Tandis qu’une entreprise du CAC 40 a 30 000 ou 40 000 mentions par mois.
La veille digitale, c’est d’abord un exercice auto-centré. Dans 75 % des cas, les entreprises veulent d’abord savoir comment on parle d’elles sur les réseaux sociaux.
Elles n’ont pas encore pris l’habitude d’effectuer de la veille sur des sujets susceptibles de les toucher. C’est une question d’éducation vis-à-vis de la veille digitale. Cela va devenir un vrai sujet.
Vos missions tournent-elles davantage autour de l’e-réputation ?
Effectivement, nous réalisons beaucoup de missions dans ce sens, parfois sous un angle communautaire.
- Pour le compte de la Fédération française des diabétiques, nous avons identifié sur Twitter une cinquantaine de personnes qui se déclaraient diabétiques. En rassemblant leurs volumes de tweets diffusés (trois millions), nous avions analysé les données en mode big data sémantique ou sous l’angle d’une étude qualitative pour identifier les comptes Twitter les plus partagés ou les marques favorites de la communauté. La Fédération française des diabétiques cherchait de nouveaux axes de communication et voulait ébaucher des partenariats. L’étude avait été réalisée en septembre 2019.
- Il nous est arrivé de réaliser une étude sur des avis exprimés par des salariés d’une entreprise sur la plateforme Glassdoor (site de recherche d’emploi avec une dimension communautaire).
- Nous sommes aussi consultés pour savoir pourquoi tel client a une mauvaise note exposée sur Google. Par exemple, un radiologue a établi un protocole de communication avec ses clients pour faire remonter des avis plus favorables sur le moteur de recherche.
Comment comptez-vous perfectionner votre outil de comptage de manifestants ?
Depuis 2018, nous avons réalisé 32 opérations de comptage des personnes présentes lors d’une manifestation au nom d’un collectif d’une vingtaine de médias (AFP, France Inter, France Télévisions…). C’est une manière de se distinguer entre le nombre des manifestants donné par les syndicats et celui donné par les forces de police. Le rythme de comptages s’est intensifié entre octobre 2019 et janvier 2020 entre la réforme de la retraite, la Manif pour Tous (collectif d’associations à la loi Taubira, à la PMA sans père, à la GPA) et la Marche contre l’islamophobie organisée en octobre 2019. Avec le coronavirus, les manifestations et rassemblements vont devenir plus rares.Nous sommes en train de changer de technologies de comptage pour affiner les résultats.
Nous gagnons très peu d’argent avec cette prestation mais cela nous donne de la visibilité sur le marché.
Jusqu’ici, nous travaillions avec Euracam, un fournisseur de solution pour le comptage en espace clos comme les hypermarchés, mais la marge d’erreur était assez importante. Ainsi, notre travail de redressement statistique sur un comptage donné est en moyenne de 25 à 30 %. Nous nous sommes orientés du coup vers un spécialiste du comptage à l’extérieur (outdoor) qui prend en compte la luminosité mais aussi les averses de pluie. Nous avons été contactés par Evitech spécialisé dans la gestion des flux dans les métros.
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