Etes-vous une entreprise apprenante ?
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À l’heure où l’innovation est essentielle à la réussite de l’entreprise, apprendre à apprendre est un véritable enjeu pour les organisations, qui doivent actualiser, en temps réel, les compétences de leurs salariés pour rester compétitives. Quels sont les critères qui caractérisent une organisation apprenante ? Tour d’horizon des questions à se poser pour s’assurer que votre organisation relève le défi.
- Mon entreprise est-elle une source de développement de compétences ?
L’entreprise est-elle capable de créer des contextes dans lesquels ses salariés produisent leurs propres connaissances ou les acquièrent dans le cadre d’un échange avec leurs pairs ? « Une entreprise apprenante se doit de placer l’enrichissement des compétences de ses collaborateurs au centre de sa stratégie de développement », souligne Denis Bismuth, responsable pédagogique et chargé d’innovation chez Isokan Formation. Pour créer un climat favorable au développement de compétences, proposer un environnement propice à l’apprentissage est essentiel. Revisiter ses espaces de travail pour les rendre plus favorables à la réflexion et au partage est une piste à ne pas négliger.
- Mon organisation produit-elle sa propre connaissance ?
Alors que la loi de 1971 considérait la formation comme un apport d’expertise extérieur transmis à des personnes jugées comme « non sachantes », ce processus de transfert de compétences est aujourd’hui jugé de moins en moins adapté car les connaissances évoluent trop vite. « Une entreprise apprenante doit être en capacité de produire de la connaissance, du savoir, de l’expertise, des nouveaux process de travail et d’amener le salarié à produire lui-même ses propres compétences », observe Denis Bismuth.
- Le développement des compétences au sein de l’entreprise est-il au service de l’apprenant ?
« Une entreprise ne doit pas perdre de vue qu’un apprenant sera toujours plus motivé si ce qu’on lui demande de faire entre dans son projet de vie », souligne Denis Bismuth. La difficulté pour l’organisation est donc de trouver les éléments apprenants qui vont à la fois être la source des compétences dont elle a besoin tout en suscitant, auprès des collaborateurs, de la motivation à apprendre.
- Le management a-t-il lâché le pouvoir sur la connaissance ?
Dans une entreprise au mode de fonctionnement vertical, l’expertise, le pouvoir de penser et de construire de la connaissance n’appartient pas à l’opérationnel. Dans une entreprise apprenante, le processus est totalement inversé. « C’est au collaborateur de comprendre ce qui est à savoir et d’avoir autorité sur la connaissance qu’il construit. Une entreprise aura beau mettre en place des outils, si le management supérieur ou intermédiaire n’a pas conscience qu’il doit lâcher le pouvoir sur la connaissance, l’échec est assuré », prévient-t-il.
- L’ensemble de l’entreprise est-elle engagée dans cette quête des compétences ?
Une stratégie de formation efficace est l’affaire de tous et requiert un engagement actif ! Direction, management intermédiaire, salariés, stagiaires… « Dans une entreprise apprenante, la compétence, l’expertise, le diplôme ont relativement peu d’importance. ». A contrario, l’envie de s’engager, le désir de progresser et de participer au collectif font partie des critères déterminants dans la sélection des collaborateurs. « Une entreprise apprenante attend de tous ses salariés qu’ils s’engagent, prennent des risques, s’autonomisent et inventent leur travail », conclut Denis Bismuth.
Par Stéphanie Marpinard