Investir dans l’EdTech et le futur du travail : Educapital consolide sa position en Europe
Par Philippe Guerrier | Le | Digital learning
Educapital étend le financement de son deuxième véhicule d’investissement à hauteur de150 millions d’euros. Le fonds dispose d’un portefeuille de 30 start-ups dans l’EdTech, la formation professionnelle et les technologies pour le futur du travail. Le point avec ses cofondatrices Litzie Maarek et Marie-Christine Levet.
L’EdTech prend ses marques en Europe et elle dispose d’un fond d’investissement dédié et basé en France : Educapital.
Créé en 2017 par Litzie Maarek et Marie-Christine Levet aux profils complémentaires (la banque d’affaires pour la première, le management de sociétés numériques pour la seconde), Educapital vient d’étendre le financement de son véhicule d’investissement Educapital II à hauteur de 150 millions d’euros.
Lors du premier closing survenu en mars 2022, il était parvenu à fédérer 100 millions d’euros.
30 start-ups dans le portefeuille
« Avec nos 2 fonds (Educapital I et II), nous avons 200 millions d’euros en gestion au total. Educapital est le plus gros fonds de venture-capital en Europe dédié aux technologies du futur de l’éducation et du travail. Pour nos investissements dans les start-ups sous forme de prises de participation minoritaire avec des tickets moyens entre 2 à 5 millions d’euros, nous avons une prédominance en France », indique Litzie Maarek, Partner et cofondatrice d’Educapital.
Pour ce 3e cycle de financement, le fonds d’investissement, qui dispose dans son portefeuille de 30 start-ups dont 2 exits évoluant dans l’EdTech, la formation professionnelle et les technologies pour le futur du travail, s’appuie sur 80 investisseurs aux profils divers :
- le Fonds Européen d’Investissement (propriété de la Banque européenne d’investissement) via le programme Invest EU,
- Bpifrance qui investit en fonds propres et via le Fonds de fonds,
- Hachette Livre,
- Education for the Many (propriété la famille Leclercq, fondatrice et actionnaire de Décathlon),
- Groupe Bayard,
- Frojal (holding familiale, actionnaire majoritaire du groupe Lefebvre Sarrut),
- Jacobs Foundation,
- UMR,
- BNP Paribas,
- Arkea,
- Casden,
- Crédit Agricole,
- Sofiouest,
- 30 investisseurs individuels.
« Plus de 33 % de nos investisseurs sont européens, c’est-à-dire installés hors de France », indique Marie-Christine Levet, cofondatrice d’Educapital.
L’impact au coeur de la démarche d’Educapital
« Nous sommes positionnés en tant qu’acteur du private equity impliqué dans l’impact avec des plans, des objectifs et des indicateurs déclinés en 3 thématiques :
- portée : mettre à l’échelle pour rendre l’accès à l’éducation au plus grand nombre,
- inclusion : cibler toutes les populations, y compris celles les plus défavorisées ou issue de la diversité,
- efficacité : pour trouver un job ou s’améliorer dans son métier. »
Le fonds dispose d’un comité Impact. « Une partie de notre intéressement en qualité de GP est liée à un score impact calculé pour chaque ligne du portefeuille. C’est nouveau et assez engageant sur le fonds II », indique Litzie Maarek.
Autre particularité dans le monde marqué par la gente masculine du venture capital : Educapital accueille une proportion plus importante de start-ups fondées par des femmes. Cela concerne 40 % de son portefeuille, contre moins de 10 % en moyenne pour les fonds de capital-risque.
Tendances de marché EdTech et WorkTech suivies par Educapital
Educapital compte évoluer sur le marché de la digitalisation de l’éducation dans le monde évaluée à 500 milliards de dollars sur un marché global de 8000 milliards de dollars de l’éducation à l’horizon 2025.
« Nous avons identifié 5 tendances de fond EdTech dans nos secteurs de prédilection :
- la mise à l’échelle de la pédagogie via le digital,
- l’amélioration de l’expérience de l’apprentissage, notamment à travers l’IA,
- les nouveaux modèles d’écoles et d’accréditation au regard de la transformation des métiers, et de l’obsolescence exponentielle des compétences,
- l’usage du digital pour se former toute sa vie,
- la transformation du monde du travail », indique Litzie Maarek.
Generative AI : « champ d’opportunité gigantesque » selon Marie-Christine Levet
« Les technologies IA entraînent sans doute une révolution comparable à celle du Web apparue il y a 20 ans. C’est un champ d’opportunité gigantesque en termes d’investissement pour Educapital », évoque Marie-Christine Levet.
Parmi les nouvelles start-ups accueillies dans le fonds Educapital II figure MerciApp du nom d’une application qui permet de favoriser la communication en entreprise (correcteur orthographique et solution pédagogique).
- « La qualité rédactionnelle des contenus (fautes d’orthographe et de grammaire) au sein des entreprises a un impact de performance. Cela n’a jamais été amélioré. Nous avons la conviction que, dans les 5 à 10 prochaines années, les entreprises sont s’équiper d’outils d’aide à la communication interne et externe. Notamment en raison de la baisse de la qualité rédactionnelle observée à la sortie de l’école.
- Depuis plus de 10 ans, Grammarly, acteur leader aux États-Unis, a montré le chemin sur les parties utilisation et monétisation pour l’anglais.
- Avec MerciApp, nous allons avancer sur d’autres langues dans d’autres géographies, à commencer par le français. Nous visons le marché des 300 millions de francophones dans le monde.
- Les nouvelles technologies de l’IA mettent en lumière la linguistique qui était peu valorisée jusqu’ici. Nous pourrons implémenter de nouvelles fonctionnalités de reformulation de phrases simples à utiliser afin d’améliorer l’écriture et la communication », indique Arthur Ollier, CEO de MerciApp.