Le Lab RH : « Les start-up les plus jeunes auront du mal face à cette crise »
Par Philippe Guerrier | Le | Digital learning
Alexandre Stourbe, directeur général de l’association Le Lab RH, en appelle à la mobilisation des start-up HRTech pour résister à la crise aux conséquences imprévisibles.
Le Lab RH rassemble une communauté de 270 start-up rassemblées dans l’écosystème des solutions et services technologiques à destination des ressources humaines.
Comment s’adapter à la nouvelle donne associée à la double crise (sanitaire et économique) qui sévit dans le monde ? Alexandre Stourbe, directeur général de l’association Le Lab RH, a répondu à notre partenaire média News Tank RH. Comment l’écosystème va-t-il passer en mode résilience ?
Comment votre association est-elle impactée par la crise que nous traversons actuellement ?
Notre statut d’association, organisatrice de beaucoup d’événements notamment, fait que nous sommes impactés par le contexte sanitaire, au même titre que toutes les organisations. Mais à l’instar de notre écosystème de 270 start-up, nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur une culture digitale bien ancrée. Nous avons donc fait passer beaucoup de nos événements en webinaires. Ils rencontrent une fréquentation aussi importante qu’avant, ce qui est très encourageant pour nous. Par ailleurs, l’actualité reste riche pour nous.
Nous avons lancé l’application « Lab RH » de micro-learning avec des capsules d’apprentissage numérique pour nos adhérents
Le 26 mars, nous avons lancé l’application « Lab RH » de micro-learning, qui intègre des capsules d’apprentissage numérique destinées à nos adhérents sur des thématiques précises et exploitées avec des formats courts, en partenariat avec Beedeez (une start-up spécialisée dans le mobile learning et membre de l’association Le Lab RH).
Trois parcours sont donc disponibles depuis le lancement sous forme de capsules :
- gestion de crise, pour répondre aux besoins de nos adhérents dans le contexte actuel ;
- dédiée au on-boarding ;
- centrée sur le recrutement.
Quelles conséquences cette crise risque-t-elle d’avoir sur votre écosystème ?
Il s’agit d’une crise inédite. Il est donc difficile d’en anticiper précisément les conséquences. Il est cependant sûr que les entreprises seront touchées. Les jeunes pousses qui étaient par exemple en pleine levée de fonds et dont les investisseurs ont dû se retirer du fait de la crise n’ont pas de garantie de pouvoir boucler leur tour de table. Mais, dans notre écosystème, 70 % des start-up sont des acteurs de la French Tech. Le télétravail ne constitue donc pas un frein à leur activité.
Certains membres de notre réseau ont dû déclarer leurs équipes commerciales en activité partielle.
Nous remarquons que ces start-up profitent de cette période pour faire un focus sur la partie produit. Cependant, la partie vente est à l’arrêt et il faudra trouver des clients à la sortie de la crise. Certains membres de notre réseau ont dû déclarer leurs équipes commerciales en activité partielle.
Nous qui encourageons l’innovation, nous constatons aussi que, passé le choc des premiers jours, beaucoup de décideurs RH se tournent vers nous pour trouver de nouvelles solutions. C’est un signal faible pour le moment, mais il est tout à fait possible que cette crise joue le rôle d’accélérateur pour beaucoup d’entreprises. D’autant que beaucoup des start-up de la HR Tech sont aujourd’hui solides, avec des solutions mûres.
Percevez-vous des risques de faillite de start-up ?
Il y aura forcément de la casse. Les start-up les plus jeunes auront du mal à faire face à cette crise. En tant qu’association, nous n’avons pas de dispositifs financiers pour les accompagner. Notre rôle est d’informer et de mettre en place des actions de masses pour faire valoir des revendications qui peuvent être partagées par plusieurs membres du réseau auprès des instances qui, elles, disposent de moyens pour intervenir sur le plan financier.
Que pensez-vous du plan de soutien aux start-up annoncé par le gouvernement ?
On peut toujours mieux faire, mais une enveloppe de 4 milliards d’euros, c’est une preuve de soutien massif à l’écosystème des start-up françaises. Il est impossible de prédire à l’avance quels seront les impacts à long terme de cette crise.
(Extrait d’une interview de News Tank RH diffusée le 01/04/2020)