« Les MOOC sont complémentaires aux autres formes d’apprentissage », Pascal N’Guyen, auteur
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Presque deux ans après le lancement de la plateforme FUN en France, les MOOC continuent de bouleverser le marché de la formation professionnelle, qui vit un profond bouleversement. Pour aider les différents acteurs à se retrouver dans la jungle des 2500 cours massifs en ligne, Pascal Nguyen a co-écrit l’ouvrage Guide pratique des MOOC
Quelle est l’ambition de votre ouvrage ?
Avec ce guide pratique, notre objectif est d’informer les apprenants qui débarquent sur la planète des MOOC. Nous souhaitons les aider à choisir un cours en fonction de plusieurs critères, notamment le niveau requis, les objectifs pédagogiques, la notoriété de l’enseignant, la durée consacrée à l’apprentissage… Même si les MOOC connaissent un essor important, ils sont à la source de plusieurs confusions. Les apprenants mélangent souvent ces cours massifs et les cours vidéo en ligne. Les MOOC sont pourtant différents : en plus d’être gratuits et ouverts à tous, ils se caractérisent par un fort degré d’interactivité entre les participants et les enseignants.
L’un des reproches que l’on peut faire aux MOOC, c’est le taux d’abandon des apprenants, très élevé. Cette modalité d’apprentissage est-elle vraiment efficace ?
Certes, le taux d’abandon des MOOC est important. Toutefois, lorsque 90 % des 10 000 inscrits abandonnent avant la fin, les 10 % restants représentent une proportion énorme d’apprenants ! Les MOOC ont de nombreux avantages : ils permettent aux apprenants d’aborder un sujet de manière globale et d’avancer à leur rythme, tout en étant intégré à une vaste communauté qu’il est possible d’interroger. Les outils sur lesquels ils s’appuient, c’est-à-dire les QCM, les interviews, les forums, sont ludiques. En ce sens, les MOOC ne doivent pas être opposés aux autres formes d’apprentissage. Ils sont, au contraire, parfaitement complémentaires.
MOOC est aujourd’hui un mot qui fait le buzz. Pensez-vous que ces cours en ligne vont perdurer dans le temps ?
A en croire le niveau de participation qu’ils enregistrent, oui ! Car les MOOC répondent à une véritable attente. Pour perdurer, ils devront toutefois trouver un modèle économique viable, qui pourrait, par exemple, s’appuyer sur la monétisation de la certification délivrée en fin de cycle. La France a une carte à jouer sur ce sujet. Avec la plateforme FUN, qui s’est lancée rapidement, les Français se démarquent déjà. Les cours proposés par des établissements comme Polytech fédèrent, par exemple, des apprenants du monde entier. Les MOOC peuvent donc permettre à la France de rayonner par delà nos frontières. C’est sans doute la raison pour laquelle nos institutions s’y intéressent autant.
Aurélie Tachot