Les professionnels RH à l’écoute des seniors
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Une enquête menée par l’observatoire Cegos et dévoilée le 12 juin révèle que les professionnels RH sont plus enclins à améliorer, par le biais de dispositifs spécifiques, les conditions de travail des plus de 50 ans. Une aubaine puisque les seniors souhaitent, quant à eux, continuer d’acquérir de nouvelles compétences
Les seniors sont-ils vraiment les mal-aimés des entreprises ? Une enquête menée en avril dernier par l’organisme de formation Cegos auprès de professionnels RH et de salariés âgés de 20 à 30 ans et de 50 à 65 ans ne confirme pas cette idée. Elle révèle au contraire que les seniors sont de mieux en mieux écoutés en interne. Environ 41 % d’entre eux estiment que les entreprises prennent en compte leurs aspirations à propos de leurs conditions de travail, contre seulement 26 % en 2010. La moitié des sondés apprécie par exemple de pouvoir bénéficier d’un bilan de carrière. Près de 43 % vantent la possibilité d’aménager leurs horaires ou de réduire la durée de leurs temps de travail tandis que 42 % se réjouissent de pouvoir développer de nouvelles compétences. Et ça tombe plutôt bien car les salariés de plus de cinquante ans ont de l’énergie à revendre : 84 % des seniors formulent aujourd’hui l’envie de progresser professionnellement. Ces derniers attendent de leur employeur la reconnaissance de leurs compétences (41 %) ainsi qu’une progression de carrières (26 %). Malgré ce fort désir d’évolution, « les pus de 50 ans ne se font pas d’illusions puisque 54 % d’entre eux estiment que leur évolution professionnelle est compromise », tempère toutefois Fabienne Cornu, consultante au sein de Cegos.
Le contrat de génération ne séduit pas
Les politiques RH mises en place par les entreprises ont incontestablement contribué à faire évoluer les mentalités. Elles ont permis aux sociétés de maintenir des expertises clés (57 %) et de favoriser l’égalité des chances dans les process (56 %), d’après les professionnels RH sondés. En revanche, ces derniers sont plus sceptiques sur les bénéfices du contrat de génération. Seuls 2 % considèrent qu’il s’agit d’une initiative qui aura un impact significatif sur l’emploi des jeunes et des seniors. Environ 16 % estiment que ce contrat a un effet d’aubaine pour les entreprises qui auraient de toute façon embauché. Un manque d’engouement qui s’explique par de nombreux facteurs : 57 % des professionnels RH évoquent la perte de lisibilité due à la multiplication des accords (pénibilité, GPEC, stress…). La complexité administrative et juridique du dispositif est, quant à elle, fustigée par 48 % d’entre eux. « Avec la crise, les entreprises ont du mal à se projeter à plus de six mois et rechignent à s’engager dans le dispositif, par peur des difficultés économiques », décrypte Virginie Loye, responsable des formations RH chez Cegos. Pour autant, ces accords collectifs restent tout à fait légitimes, selon la profession : 55 % des RH estiment que ces dispositifs peuvent favoriser le transfert des savoirs au sein de leur organisation et 36 % considèrent qu’ils peuvent améliorer la coopération intergénérationnelle.
Aurélie Tachot