Formation

Michelin forme ses 3 000 commerciaux avec un serious game

Le | Digital learning

Pour maîtriser le risque juridique lié, sur le terrain, au respect du droit de la concurrence par ses équipes commerciales Michelin a opté pour une approche à la fois pédagogique et ludique, le « serious game ». Tout en continuant de s’appuyer sur des méthodes de formation traditionnelles

Michelin forme ses 3 000 commerciaux avec un serious game - © D.R.
Michelin forme ses 3 000 commerciaux avec un serious game - © D.R.

Former et sensibiliser

Pour un groupe international et côté en Bourse la maîtrise du risque juridique est un enjeu majeur, tant en termes financiers qu’en termes d’image. Pour Michelin, ce risque porte un nom : antitrust, c’est-à-dire tout ce qui touche de près ou de loin au respect du droit de la concurrence. « Il s’agit surtout d’un droit comportemental, explique Laurent Geehand,directeur juridique Europe de Michelin. Mais quand vous avez trois milles commerciaux sur le terrain, vous ne pouvez pas mettre un avocat derrière chacun d’eux. »

 

Tout est donc affaire de formation et de sensibilisation. Pour faire passer le message, Michelin a opté pour une technique de communication assez inattendue, mais de plus en plus prisée, le serious game. Le serious game est une déclinaison pédagogique du jeu vidéo. Il est utilisé par les entreprises notamment à des fins de communication ou de formation. Pour Michelin, « l’objectif était de développer quelque chose de ludique et de fun autour d’une thématique aride mais incontournable : la conformité juridique », souligne Laurent Geelhand. Après avoir consulté différents prestataires spécialisés, le choix de Michelin s’est arrêté sur Daesign.

Mission Antitrust

Ainsi est né, après une année de gestation, Mission Antitrust, le premier serious game dédié aux équipes commerciales de Michelin. « Ce projet transverse a demandé énormément d’investissement sur le plan humain, indique Laurent Geelhand. Il s’agit d’une première en termes de modalité de formation au sein du groupe. Le scénario a été décrit par notre responsable Antitrust, en collaboration avec les équipes commerciales, notre département Formation et Daesign. »

 

Mission Antitrust est un jeu de simulation, doté d’un simulateur de dialogue, appliqué au respect du droit de la concurrence. Pour jouer, le commercial reçoit un lien par email. Dans le jeu, son avatar est mis en situation professionnelle réelle. Le joueur doit ainsi choisir entre trois réponses possibles : une réponse illégale, une réponse juste d’un point de vue juridique mais peu pertinente au niveau commercial et la bonne réponse.

Une formation ludique

Selon le directeur juridique Europe, « l’atout principal du serious game est de rendre la conformité juridique. En effet, ce genre de thème juridique est relativement difficile à appréhender. La meilleure façon d’apprendre est donc de jouer  ».

Après une année de déploiement, les retours sont extrêmement positifs : l’image de la direction juridique a profité de cet engouement interne pour le serious game. Laurent Geelhand confirme « le département juridique fût le premier à utiliser le serious game. Désormais, le département formation lui-même s’intéresse à cet outil. Le déploiement d’une nouvelle solution est d’ailleurs en phase d’étude et devrait voir le jour en 2013 ».

Nathalie Siharath