« Notre levée de fonds de 10 millions d’euros n’entre pas dans une logique de survie », Frédérick Benichou, Coorpacademy
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Après Openclassrooms et Digischool, c’est au tour de Coorpacademy de convaincre de nouveaux investisseurs ! La société, qui édite une plateforme de MOOC à destination des entreprises, réalise l’une des plus grosses levées de fonds de l’année, auprès de Serena Capital et de ses investisseurs historiques NextStageAM et Debiopharm. Un tour de table de 10 millions d’euros qui va lui permettre d’accélérer son développement en Europe et d’enrichir son catalogue de formations, comme l’explique Frédérick Benichou, co-fondateur
Comment s’est déroulée cette levée de fonds ?
Coorpacademy a été lancée il y a trois ans. La particularité de cette société, c’est qu’elle enregistre une croissance à trois chiffres depuis ses débuts. Cette seconde levée de fonds, cette fois-ci de 10 millions d’euros, n’entre donc pas dans une logique de survie comme la majorité des start-up. Nous n’avions pas besoin de rassembler de l’argent pour mener nos projets : nous avons plutôt réalisé un tour de table pour grandir. Nous avons ainsi saisi l’opportunité de faire entrer un nouvel actionnaire - Serena Capital - dans notre capital, aux côtés de nos investisseurs historiques.
Va t-elle vous permettre de vous étendre à l’international ?
Oui, c’est l’un de nos axes prioritaires ! Maintenant que notre plateforme se développe bien en France et en Suisse, nous allons commencer à l’étendre dans le reste de l’Europe. Aujourd’hui, environ 30 % de notre base de 300 000 utilisateurs se connectent à notre outil depuis l’étranger. Notre objectif est de nous appuyer sur cette communauté ainsi que sur nos clients mondiaux pour adresser de nouveaux pays. Nous allons nous concentrer sur l’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre et l’Italie d’ici la fin 2018. Notre plateforme est déjà en cours de traduction et d’adaptation dans plusieurs langues…
Comment allez-vous enrichir votre plateforme de MOOC ?
Grâce à cette levée de fonds, nous allons pouvoir nouer de nouveaux partenariats avec des éditeurs, dans le but de co-produire des contenus de formation. Aujourd’hui, nous collaborons avec une dizaine d’acteurs, dont Cap Gemini, Elephant at Work et Aufeminin.com, avec qui nous avons co-créé une formation sur le management au féminin. Nous allons également continuer d’élargir les thématiques de notre catalogue de formations, qui ne portent plus exclusivement sur le digital, mais sur toutes les thématiques actuelles qui suscitent notre curiosité : la transition énergétique, la robotique…
Ce nouveau capital sera-t-il réinjecté dans la R&D ?
Oui car nous souhaitons conserver nos deux années d’avance technologique. Cela passera par des investissements dans l’adaptative learning, l’intelligence artificielle, le machine learning…, qui nous permettront d’améliorer l’expérience de nos apprenants. Nous allons, par exemple, suivre de nouveaux indicateurs pour leur suggérer des contenus en fonction de leur vitesse d’apprentissage, leur degré de sociabilité. En parallèle, nous renforcerons la dimension « gaming » de notre plateforme, en partant de ce qu’ils aiment, non comme une finalité, mais comme un élément de brief.
Envisagez-vous des opérations de croissance externe ?
C’est effectivement une option que nous envisageons ! Nous regardons actuellement quelques dossiers de sociétés qui pourraient nous permettre soit de développer notre catalogue avec d’autres contenus de formation à haute valeur ajoutée, soit de nous implanter plus rapidement à l’international. Il y a beaucoup d’acteurs innovants sur le marché du learning. Nous sommes particulièrement attentifs à ceux qui souhaitent, comme nous, rendre la formation simple et ludique et à ceux qui soutiennent une vision neuve et rupturiste du marché.
Aurélie Tachot