IA en centre de formation : quels impacts pour les apprenants, les formateurs et les gestionnaires ?
Par Philippe Guerrier | Le | Organisme de formation
Learning Show (Rennes, 9-10 octobre 2023) : la synthèse de l’intervention de Roman Lebleu, Business Developer d’Edusign, qui a animé un atelier dédié à l’exploitation de l’IA dans les centres de formation. Avec ce mot d’ordre : « Utilisez l’IA pour booster les outils dont vous disposez déjà ».
Sur la thématique « Explorons les apprentissages du futur », le Learning Show, qui s’est déroulé courant octobre 2023 à Rennes, a proposé divers focus sur l’innovation dans le secteur de la formation professionnelle. A commencer par l’essor de l’intelligence artificielle et sa déclinaison IA générative qui suscitent une curiosité légitime au regard des enjeux dans ce domaine.
Lors d’un atelier à vocation d’évangélisation, Roman Lebleu, Business Developer d’Edusign, a balayé ce thème de l’IA liée à la gestion des centres de formation. L’éditeur technologique à placer dans la catégorie EdTech développe des solutions pour dématérialiser les feuilles d’émargement, la signature de documents, et des questionnaires pour les établissements d’enseignement et les organismes d’apprentissage.
Au cours de son intervention au Learning Show, Roman Lebleu a évoqué les cas des principaux profils d’acteurs qui interviennent dans la boucle d’une formation :
- apprenants,
- formateurs,
- administrateurs.
Impacts du côté de l’apprenant
Comment augmenter l’engagement des apprenants et anticiper leurs besoins à travers des outils d’IA ? Roman Lebleu a évoqué plusieurs angles.
- « Il existe les chatbots depuis des années mais personne ne les aime. Néanmoins, l’IA va améliorer les services rendus par les chatbots ;
- Le parcours personnalisé de formation est à prendre en compte. L’IA permettra-t-elle un retour de l’adaptive learning ? La question peut se poser avec l’exploitation de plus en plus poussée des données. Il ne faut pas oublier que l’IA est en mesure de s’ajuster au niveau de difficultés de chacun ;
- La gestion du plagiat et de la triche par les apprenants dans les centres de formation et par les étudiants dans les circuits de l’enseignement au sens plus large n’est pas un sujet évident mais les méthodes de correction, l’intégrité académique et l’IA elle-même vont évoluer dans les prochaines années. Interdire l’IA n’a pas de sens. Cela ne fonctionne pas. Il faut travailler main dans la main sur l’IA et pour l’IA. »
Impacts du côté du formateur
L’IA va intervenir sur plusieurs volets de génération automatique de tâches :
- la création de contenus de cours avec ses corrections au-delà de simples QCM,
- le rajout de support pédagogique,
- les évaluations.
« L’idée n’est pas de remplacer les formateurs mais de créer des formateurs augmentés afin d’utiliser le temps de manière optimale », indique Roman Lebleu.
- « Le formateur pourra se concentrer sur la personnalisation des contenus ;
- Sur la préparation des cours, on peut considérer que la moitié du temps peut être gagnée avec les tâches accomplies par l’IA ;
- Lorsque l’apprenant recevra des feedbacks de manière quasi-instantanée par IA, le formateur prendra le relais pour personnaliser ce retour d’information.
- Le formateur pourra évaluer la qualité de la formation en récupérant ce qui a été dit sur les réseaux sociaux. C’est possible en créant un dictionnaire de mots et en les répertorier par connotations positives, neutres ou négatives. Nous allons aspirer toutes les données disponibles sur les réseaux sociaux afin d’aboutir à une note ou à un score d’évaluation. Une IA faible est en mesure de réaliser cet exercice en quelques secondes », indique Roman Lebleu.
- « Le formateur devra de plus en plus faire un accompagnement personnalisé à travers le contact humain.
- L’instruction, l’engagement, le développement professionnel nécessitent un formateur. Le développement des social skills, des soft skills et le partage de la connaissance réelle du métier sur le terrain font également partie de ses missions », évoque-t-il.
Impacts du côté de l’administrateur
- « Un tas de documents administratifs peut être généré par l’IA, tout comme les plannings de formation et la mesure de l’assiduité. Alors que ce volet nécessite traditionnellement des heures de traitement dans les organismes de formation, il est possible de diviser par 10 ce temps ;
- il est plus simple de passer à la mise à l’échelle en augmentant le nombre d’apprenants dans les centres de formation. L’objectif étant de réduire en parallèle les contraintes de gestion administrative par l’IA », indique Roman Lebleu.
- « L’IA ne nécessite pas de gros investissements pour avancer progressivement. Les outils s’intègrent bien dans les LMS et les ERP déjà disponibles dans les organismes de formation. Par exemple, les API mis à disposition par ChatGPT, la technologie d’IA conversationnelle d’OpenAI, fonctionnent bien.
- Utilisez l’IA pour booster les outils dont vous disposez déjà », recommande Roman Lebleu.