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Alerte Omicron : prévoir un retour au télétravail intensif début 2022

Par Philippe Guerrier | Le | Workspace

Avec la résurgence pandémique Covid-19, le gouvernement met la pression sur les entreprises pour pousser le télétravail à un rythme de 3 à 4 jours par semaine à la rentrée de janvier 2022.

« Télétravail de 3 à 4 jours » : les organisations devront s’adapter - © D.R.
« Télétravail de 3 à 4 jours » : les organisations devront s’adapter - © D.R.

Le renforcement des mesures de télétravail à la rentrée de janvier 2022 semble inévitable au regard de la résurgence pandémique Covid-19 liée au variant Omicron.

Le rythme recommandé de travail à distance après les fêtes de fin d’année passera probablement de « 3 à 4 jours  par semaine » selon le ministère du Travail. Mais la piste du retour du télétravail à 100 % semble écartée pour le moment.

En l’état actuel, le protocole de sécurité sanitaire en entreprise mentionne que, « dans le contexte de reprise épidémique, la cible doit être de deux à trois jours de télétravail par semaine, sous réserve des contraintes liées à l’organisation du travail et à la situation des salariés ».

Là aussi, une nouvelle version du protocole pourrait surgir pour rehausser le curseur du télétravail.

Inspection du travail : vers des contrôles « renforcés »

« Depuis plusieurs semaines, avec le Premier ministre, nous avons demandé aux entreprises de renforcer le télétravail avec une cible qui est fixée aujourd’hui à deux, trois jours par semaine. Les résultats d’une enquête menée par le ministère révèlent que 60 % des salariés pourraient facilement télétravailler et ils l’ont d’ailleurs fait la semaine dernière en moyenne trois jours par semaine », déclare Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.

La voie est tracée. « Il existait un consensus sur le télétravail avec les partenaires sociaux (…). Je demande donc aux entreprises dès maintenant de renforcer le télétravail à la rentrée, le 3 janvier 2022, avec une cible de minimum trois jours pour les postes qui le permettent, voire quatre jours quand cela est possible. »

Les contrôles de l’inspection du travail sont renforcés. « Nous sommes revenus comme au printemps 2021 à un rythme de contrôle de 5000 par mois. Nous pouvons compter sur la responsabilité des employeurs et des salariés pour renforcer le télétravail. »

Télétravail accentué : des perturbations à prévoir en entreprise selon l’ANDRH 

Cette perspective de dose accrue de télétravail n’est guère appréciée par Benoît Serre, Vice-Président de l’Association nationale des DRH (ANDRH).

Interrogé par l’AFP, il évoque un « effet dévastateur » pour les salariés et les entreprises. « Si on doit y repartir - c’est le virus qui commande - ça va remettre un foutoir pas possible dans les organisations. »

Sur BFM TV, il précise : « Depuis un mois, on voit monter assez fortement dans toutes les entreprises d’une part les absences liées à des cas de Covid-19, les absences temporaires liées à des cas contact, de même que des absences liées aux fermetures de classes. Selon les régions, ça diffère mais c’est relativement élevé. »

Extension du pass sanitaire : elle ne devrait pas passer par l’entreprise

La première alerte de début de semaine en lien avec l’extension du pass sanitaire en entreprise semble écartée. Cette mesure ne sera pas évoquée dans le projet de loi initial visant à transformer le dispositif de pass sanitaire en pass vaccinal. 

Pour autant, Élisabeth Borne considère que « si les parlementaires jugent qu’il est pertinent d’introduire ce dispositif par amendement, ils peuvent le faire ».

L’examen du texte est accéléré en vue d’une adoption théoriquement plus rapide. Après un passage devant le Conseil d’Etat, le projet de loi sera :

• présenté en Conseil des ministres le 27 décembre 2021,
• examiné par la commission des lois de l’Assemblée nationale le 29 décembre 2021,
• débattu en séance publique au Parlement en vue d’une adoption de la loi escomptée par le gouvernement à la mi-janvier 2022.