L’intérim est au plus bas depuis 2009
Le | Intérim
Le Ministère du Travail annonçait le 25 juin dernier un léger sursaut de l’activité intérimaire, pour la première fois depuis 6 mois. Un signal a priori encourageant, puisque la santé du travail temporaire est souvent considérée comme un indicateur avancé du marché de l’emploi. Mais cette interprétation est contestée par le Prisme - tout nouvellement rebaptisé Prism’emploi - qui représente les professionnels de l’intérim
Pas d’embellie sur le front de l’intérim
Le syndicat Prism’emploi qui défend les intérêts des 6900 agences intérimaires françaises tenait jeudi 27 juin dernier à Paris sa conférence de presse annuelle. Bilan de l’activité 2012 : le nombre d’intérimaires en mission a chuté de 11,6 %, par rapport à l’année précédente. Quant aux chiffres des 5 premiers mois de 2013, ils confirment une forte tendance à la baisse, de l’ordre de -13,2 % par rapport à la même période l’an dernier. « Nous comptons désormais 460 000 intérimaires en équivalent temps plein ce qui nous rapproche du point le plus bas de la crise de 2009 » explique Arnaud de la Tour, Président de Prism’emploi. L’industrie, qui représente près de 50 % de l’activité intérimaire est le secteur le plus affecté, notamment dans les régions du Nord et de l’Est, dans lesquelles le secteur de l’automobile est fortement implanté. Pourquoi, alors, les médias ont-ils récemment annoncé un rebond de 2,6 % du marché intérimaire ? « Ces chiffres publiés par la Dares [le service statistique ministériel] comparent le premier trimestre 2013 par rapport au dernier trimestre 2012, ce qui n’est pas comparable puisque l’intérim est une activité saisonnière. Nous avons-nous-mêmes été surpris par cette annonce » reconnaît Prism’emploi. Les recrutements (CDD/CDI) assurés par les agences d’intérim seraient en revanche plutôt stables au premier semestre 2013, avec une baisse de seulement 2 % par rapport à la même période en 2012.
Vers un CDI Intérimaire ?
Prism’emploi a récemment renoué le dialogue avec les syndicats de salariés dans le cadre du projet de « sécurisation des parcours professionnels des salariés intérimaires », visant notamment la mise en place d’un CDI intérimaire. A cet égard, Prism’emploi va notamment proposer la mise en place d’un fonds spécial pour financier les périodes d’inter-missions des futurs intérimaires en CDI à hauteur du Smic, et pour renforcer la formation de tous les employés en intérim. A suivre.
Gaëlle Fillion