Indeed défend sa place becs et ongles
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Depuis le 1er septembre, Indeed squatte nos écrans TV à l’occasion d’une campagne de communication mettant en avant la résilience des chercheurs d’emploi. Un adjectif qui qualifie également bien l’agrégateur d’offres d’emploi qui s’accroche à son objectif : rester le premier moteur de recherche d’emploi au monde, alors même qu’il est challengé par des mastodontes comme Google et Facebook
Comme beaucoup de sites emploi, Indeed profite de la rentrée pour marquer les esprits, au travers d’une vaste campagne TV. Ses trois spots - « Le rêve », « L’anniversaire » et « Le Jour J » - mettent en scène des candidats pour qui la recherche d’emploi a été productive. ʺAvec ces spots, qui sont diffusés sur 15 chaînes dont TF1, M6 et BFM TV, Indeed valorise la résilience des candidats. C’est un appel à l’action, celle de télécharger leur CV sur notre siteʺ, explique Charles Chantala, Director of Enterprise and Agency Sales chez Indeed. Avec cette campagne, Indeed rappelle également son positionnement, différent de celui des jobboards. ʺNotre force, c’est de ne pas avoir suivi le modèle des jobboards. Indeed est un moteur de recherche d’emploi : les internautes y trouvent toutes les offres du marché, dans tous les secteurs d’activité. C’est cette exhaustivité qui fait d’Indeed le site le plus visité au monde.ʺ En juin 2018, Médiamétrie annonçait en effet que le site emploi enregistrait plus de 6 millions de visiteurs uniques chaque mois.
Pas de synergie avec Glassdoor
Google, qui a lancé un service d’agrégations d’offres d’emploi il y a plus d’un an, et Facebook, qui a déployé sa fonctionnalité « Jobs » dans une quarantaine de pays dont la France, pourraient-ils semer la zizanie ? ʺLa quantité de nos données, via les CV déposés sur notre site, ainsi que notre connaissance du matching entre une offre d’emploi et un candidat, nous assure un avantage concurrentielʺ, rappelle Charles Chantala. Avant d’ajouter : ʺla stratégie d’Indeed reste la même. Celle-ci n’a d’ailleurs pas changé depuis l’arrivée de Google et Facebook.ʺ Force est toutefois de constater que la maison mère d’Indeed - Recruit Holdings - a multiplié les acquisitions ces dernières années, d’une part pour développer sa présence dans le monde, d’autre part pour verticaliser son offre. En mai dernier, elle annonçait notamment avoir mis la main sur Glassdoor, qui recueille les avis des employés sur leur entreprise. Pour autant, aucune synergie n’a été mise en place entre la plateforme et Indeed, qui publiait déjà des avis d’entreprises de son côté depuis deux ans. ʺLa stratégie est de volontairement laisser les deux entreprises se concurrencer sur le volet des avis sur les entreprises. Cela permet à notre maison mère de voir quel produit séduit le plus les candidats et les recruteursʺ, précise Charles Chantala. Quoiqu’il en soit, la marque employeur fait partie des axes de développement d’Indeed. Le site prépare une refonte importante de ses pages entreprises.
Un nouveau modèle économique ?
Pour garder sa longueur d’avance, Indeed prévoit également de travailler la notion d’efficacité. L’agrégateur, qui dit s’être fait un nom grâce au paiement au clic (et non à la diffusion de l’offre d’emploi), dévoilera de nouvelles offres commerciales. ʺIl y a quelques mois, nous avons lancé, en France, le produit « Indeed Apply », dont la facturation repose sur l’acte de candidature, non le clic. Notre objectif est d’aller encore plus loin. La prochaine étape pourrait être une facturation à l’embauche, par exemple pour des profils pénuriquesʺ, confieCharles Chantala. Autant de projets qui n’empêcheront pas le site de réaliser, par le biais de sa maison mère, de nouvelles opérations de croissance externe. ʺNous restons ouverts aux opportunitésʺ, confirme le directeur commercial du site, consulté par 200 millions de visiteurs uniques mensuels dans le monde.
Aurélie Tachot