Outils de matching : les atouts et points faibles
Selon une étude de la Harvard Business Review, un recruteur aurait 25 % de chances en plus de choisir le bon candidat à un poste en suivant un algorithme plutôt que son instinct. Mais le matching est-il la solution miracle au recrutement parfait ou rencontre-t-il certaines limites ? Le point sur les atouts et inconvénients de l’usage d’un tel outil.
Selon une étude de la Harvard Business Review, un recruteur aurait 25 % de chances en plus de choisir le bon candidat à un poste en suivant un algorithme plutôt que son instinct. Mais le matching est-il la solution miracle au recrutement parfait ou rencontre-t-il certaines limites ? Le point sur les atouts et inconvénients de l’usage d’un tel outil.
« Le premier avantage du matching est de dégrossir, c’est un premier filtre extrêmement pertinent, notamment lorsqu’une entreprise reçoit de gros volumes de candidatures », met en avant Jeremy Lamri, CEO de Monkey Tie. Ainsi, ces outils de matching, inspirés des plates-formes de rencontres en ligne, permettent d’analyser la compatibilité entre les profils des postulants et les postes à pourvoir en fonction de toute une palette de critères, et cela grâce à de puissants algorithmes. « Ils représentent donc un gain de temps important pour le recruteur, mais aussi un instrument de précision et d’efficacité puisque chaque entreprise peut y définir ses propres critères », souligne Jeremy Lamri. Et Philippe Deljurie, cofondateur de Meteojob, d’ajouter : « L’intérêt du matching pour un recruteur est de recevoir moins de candidatures, mais plus qualifiées, mais aussi de mettre en lumière des profils auxquels il n’aurait pas forcément pensé ». Autre avantage et non des moindres : l’optimisation de son ROI. Ainsi, « Le matching permet de se concentrer sur les candidats qui nous intéressent et de rentabiliser ses achats en permettant de vérifier quelles sont les sources les plus intéressantes en termes de profils correspondants à sa cible », rappelle Dan Guez, fondateur d’OpenSourcing. D’autant plus qu’une erreur de recrutement peut coûter cher à l’entreprise, que ce soit en termes d’intégration ou de formation.
Quand le robot ne peut dépasser l’humain
Avec autant d’attraits, l’outil de matching est-il en passe de supplanter la mission du recruteur ? Pas encore, aux dires des spécialistes du recrutement ! « Aujourd’hui, la problématique des outils de matching est que ces derniers se reposent trop sur la comparaison des mots-clés, qui sont par ailleurs souvent mal utilisés par les recruteurs comme par les candidats, et limitent donc le matching à des actions mécaniques », reproche Laurent Brouat, directeur de Link Humans. Un avis que partage également Emmanuel Stanislas, fondateur du cabinet de recrutement Clémentine : « Un chasseur de tête pourra aller au-delà ce que propose la plupart des outils de matching, c’est-à-dire dépasser les mots-clés et les intitulés de fonction. » Autre point faible mis en avant par Dan Guez, fondateur d’OpenSourcing : « Le problème du matching est que l’on est obligé de se baser sur le CV du candidat, or ce dernier n’est pas représentatif de ce qu’il souhaite, mais uniquement de ce qu’il est. Le risque est donc d’écarter des profils intéressants pour l’entreprise et de tomber dans une sorte de clonage des candidatures retenues. » Un faux procès pour les éditeurs de ces solutions de matching, pour qui l’objectif n’est pas de décider à la place du recruteur. « Ce sont des outils d’aide à la décision permettant d’orienter le recruteur dans son choix. Le recrutement est et doit rester une affaire d’humain et de rencontre », tient ainsi à rappeler Jeremy Lamri, CEO de Monkey Tie, en guise de conclusion.
Stéphanie Marpinard