Un premier tour de table à 600 000 € pour Addworking
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A sa création en 2015, cette plateforme SaaS de gestion des indépendants était partie sur un modèle de place de marché, type Malt/Hopwork, avant de se repositionner sur le créneau du « cost & risk management » des freelances et prestataires de service. Un choix différenciant, qui a permis à la jeune pousse d’être incubée dans la section HR Tech de Paris&Co et de boucler sa première levée de fonds
Consultants de SSII, freelances, etc.
Dans sa vie précédente chez General Electric ou au sein du groupe Schindler, Julien Pérona était déjà confronté à la gestion de prestataires et de sous-traitants qui travaillaient en interne, en parallèle des équipes salariés. « On peut plutôt parler de non-gestion. C’était assez désorganisé ; nous étions exposés à des dérives en matière de gestion de risques », observe le co-fondateur d’Addworking. Alors qu’elle s’était initialement positionnée comme une interface de mise en relation entre freelances et entreprises, la start-up change son fusil d’épaule fin 2016. « Nous nous sommes rendu compte que les clients parvenaient facilement à trouver des profils… mais qu’ils voulaient surtout sécuriser d’un point de vue juridique toutes leurs ressources non-salariées », explique Julien Pérona. Et donc éviter d’avoir recours sans le savoir à du travail illégal ou de faire l’objet d’une procédure de requalification en travail salarié.
Un algorithme qui génère des alertes juridiques
La plateforme Addworking s’adresse aux entreprises qui « consomment » des populations indépendantes ou prestataires de services, afin de leur garantir que la contractualisation, la facturation, le paiement et les risques juridiques sont maitrisés et sécurisés. Ainsi, la solution est déclinée à travers plusieurs briques, dont le « legal check » ou la gestion des contrats et des transactions. « Nous intervenons aussi comme un intermédiaire de facturation pour centraliser et optimiser les process. Une entreprise qui fait appel à 10 freelances n’aura plus 10 fournisseurs à gérer en comptabilité, mais un seul », indique Julien Pérona. Autre atout d’Addworking : sa fonctionnalité de risk management. La start-up a en effet développé son propre algorithme pour monitorer le lien de subordination de l’entreprise avec sa population non-salariée. Et alerter les managers opérationnels en cas de risque de requalification. Parmi les indicateurs utilisés : la mise à disposition de cartes de visite ou d’emails au nom de l’entreprise, le circuit de décision pour la prise de congés, le taux d’activité, etc.
Pas d’abonnement mais une commission
Désormais incubée au sein de l’agence Paris&Co, la start-up a bouclé une première levée de fonds de 600 000 euros novembre dernier auprès de la BPI, des business angels Philippe Bertinchamps, Armand de Milleville, et Gérard Trésanini, ainsi qu’avec le Family Office Afflelou et le fonds Edenred Capital Partners. Le groupe Edenred fait d’ailleurs partie des premiers clients d’Addworking. Objectif à court terme : dimensionner ses équipes IT et commerciales. « Nous gérons déjà quelques millions d’euros de facturation, liée à l’usage de sous-traitants pour nos clients », conclut Addworking, qui se rémunère sur la base d’un pourcentage indexé sur la facturation des prestataires.
Gaëlle Fillion