Salon Solutions RH : la fonction RH face au « casse-tête » de l’organisation du travail hybride
Par Philippe Guerrier | Le | Core rh
Les deux principaux organisateurs du Salon Solutions RH - Florence de Courtenay et Régis de Cerval - présentent la nouvelle édition 2022 avec ces principales tendances RH et technos.
Avec le retour des salons professionnels dans les RH, esquissons-nous un retour vers une situation normale en cette période d’accalmie sur le front Covid-19 ? La prudence est de vigueur.
Illustration avec les prochains salons Solutions RH et E-Learning Expo 2022 qui ouvriront leurs portes à la Porte de Versailles de Paris du 22 (après-midi) au 24 mars 2022) à Paris Expo Porte de Versailles.
Au menu : 300 exposants au rendez-vous, un programme de 35 conférences/débats, 75 ateliers d’expertise.
Autant d’animations organisées sur les thèmes phares que les DRH et responsables formations doivent gérer :
- transformation,
- engagement,
- bien-être.
Interview croisée des organisateurs du Salon Solutions RH (groupe Infopromotions) :
- Florence de Courtenay, Directrice communication & opérations spéciales,
- Régis de Cerval, Commissaire général.
Quelles principales tendances RH observez-vous pour cette édition 2022 ?
Florence de Courtenay : Le mot d’ordre est « Fédérons et recréons du collectif ». La conférence plénière, qui se déroulera mardi 22 mars après-midi, s’intitule : « Pour une fonction RH forte et conquérante ». Nous avons assisté à une transformation numérique de l’entreprise qui s’est accélérée - parfois contrainte et forcée - avec l’adoption d’outils collaboratifs.
Au-delà des salons Solutions RH et E-Learning Expo 2022 qui se dérouleront de manière simultanée à Paris Expo Porte de Versailles, il se tiendra aussi le Salon Digital Workplace. Car la formation a pris une part prépondérante : il a fallu former rapidement les managers au nouveau contexte pour la gestion des équipes et l’exécution des tâches à distance.
Nous ne reviendrons pas en arrière. Mais, dans ce nouveau contexte, il n’est pas toujours évident de motiver les équipes, de maintenir l’engagement du collaborateur et de prendre en compte les changements de vie. J’ai beaucoup de compassion pour le DRH.
Cette période s’est révélée un véritable casse-tête pour la gestion RH entre le travail partiel, le télétravail et le choix des outils adéquats. La fonction RH s’est recentrée sur son cœur de métier avec un « H » pour « humaines », mais le « H » illustre aussi la notion d'« hybride » correspondant à l’organisation mi-présentielle mi-distancielle du travail.
En parallèle, les entreprises doivent poursuivre les processus de recrutement, valoriser la marque employeur et s’appuyer sur la RSE comme facteur d’engagement vis-à-vis du collaborateur.
Régis de Cerval : Cette période difficile de la crise Covid-19 a complètement modifié les rapports entre les salariés et l’entreprise, en particulier en raison de l’essor du télétravail. Il faut gérer cette externalisation et organiser le travail avec des collaborateurs et des cadres qui se sont éloignés des centres urbains et des sièges. Ce n’est pas toujours évident à superviser selon les fonctions occupées en entreprise. Surtout lorsque l’engagement collaborateur - surtout auprès des jeunes générations - est loin d’être figé.
Les exposants et les visiteurs sont-ils de retour avec l’allègement des contraintes Covid-19 ?
Florence de Courtenay : Le gouvernement a annoncé que les contraintes liées à la sécurité sanitaire seront levées d’ici mi-mars. Le port du masque ne sera plus obligatoire. Un lounge exposants sera disponible mais nous n’allons pas favoriser les cocktails. Il y a toujours des sociétés d’origine américaines qui font l’objet d’interdiction présentielle sur les salons professionnels jusqu’à fin mars voire fin juin. Néanmoins, nous sommes ravis d’ouvrir le salon avec le printemps.
Par rapport à notre dernière édition de septembre 2021, nous observons une hausse du nombre d’exposants. Pour cette nouvelle édition, nous sommes dans le positif avec 300 exposants avec beaucoup de nouveaux venus. C’est mieux que les éditions précédentes (250 exposants pour 2020 et 2021). Même si nous ne sommes pas revenus au niveau de 2019 - juste avant la crise - avec 350 exposants à l’époque.
Nous avons déjà identifié 80 lancement de nouveaux produits en provenance des exposants pour cette édition 2022. Pour le visitorat, nous allons scruter la tendance. Sachant que l’essentiel pour un salon professionnel, c’est le networking.
Depuis six ans, nous suivons avec intérêt l’indicateur des rendez-vous projets des visiteurs que nous avons mis en place. Avec une prise de contact en amont, il permet de personnaliser le parcours ou le programme des visiteurs en fonction de leurs priorités de développement. Nous voyons de nouveau les projets qui arrivent et c’est une bonne nouvelle pour nos exposants. Par ratio, un visiteur suit en moyenne 2,7 conférences.
Régis de Cerval : Nous sommes ravis de retrouver nos dates historiques après les avoir perdues pendant deux ans. Les visiteurs pourront comparer les offres, faire leur marché et voir sur place trois ou quatre prestataires susceptibles de répondre à leurs attentes. Les auditeurs qui participent aux ateliers sont vraiment en recherche active de solutions. C’est aussi l’occasion de nouer des partenariats stratégiques entre éditeurs technologiques au nom de la complémentarité des offres.
Quelles sont les tendances technologiques que vous observez ?
Florence de Courtenay : De manière prospective, nous allons aborder dans une conférence la tendance de la formation associée à la réalité virtuelle et aborder le metaverse appliqué en entreprise avec nos confrères du salon Laval Virtual. Nous évoquerons l’exploitation de l’IA et l’impact dans le monde du travail avec le hub France IA. Toujours en matière d’innovation, nous aurons de nouveau la présence du Lab RH avec 35 start-ups dans le Village dédié.
Nouveauté 2022 : nous aurons un village spécial EdTech pour le domaine de la formation professionnelle (30 sociétés présentes) et un troisième dédié à la QVT (20 sociétés). Ce dernier sujet important se décline désormais en QVCT, acronyme « glamour » de Qualité de Vie et Condition au Travail.
A votre avis, le metaverse aura-t-il un impact significatif dans la sphère RH ?
Florence de Courtenay : C’est surtout dans les domaines du retail, de la mode et des produits de luxe que le business apparaît. Dans les RH, nous voyons l’émergence du metaverse sous le prisme de la formation. Il faudra probablement percevoir le metaverse comme un outil complémentaire. La pratique devrait s’installer mais nous n’en sommes qu’aux prémices. Lors du Salon Solutions RH, nous allons découvrir certaines applications concrètes disponibles aujourd’hui et surtout explorer ce qu’il sera possible de faire demain.
Régis de Cerval : Le sujet doit mûrir encore un peu pour la cible RH. L’important est de trouver la bonne utilisation et les bonnes applications en entreprise. Nous pouvons espérer que la création d’avatars dans le metaverse pour le monde RH tendra vers quelque chose de plus humain.