Université ANDRH 2024 : quel rôle pour le DRH face à l’IA ?

L’IA au service des DRH s’est retrouvée au cœur des débats de l’Université de l’ANDRH qui s’est déroulée à Mauguio, près de Montpellier (Hérault), du 21 au 22 juin 2024.

Voici quelques propos sélectionnés par News Tank RH, partenaire média de RH Matin, qui a suivi l’événement sur place.

Audrey Richard, Présidente de l’ANDRH

• « La préoccupation majeure est la transformation des métiers. Nous avons construit ces deux journées de l’université de l’ANDRH autour de l’impact de l’IA sur la société, l’histoire, puis les métiers et sur les RH (…) ;
  
  
• L’IA doit être un axe majeur des accords de GEPC (devenue GEPP). Les négociations s’ouvrent afin qu’il y ait une prise de conscience collective sur la transformation des métiers. Ce n’est pas qu’une question de compétences, il faut aussi accompagner les collaborateurs qui occupent des métiers sensibles voués à disparaître (…) ;
  
  
• Il faut faire de la pédagogie avec les salariés sur l’IA et trouver des alternatives en créant nos propres ChatGPT. C’est ce que nous faisons chez Canal+ en sensibilisant les managers à ce sujet. »

Gilles Gateau, DG de l’APEC

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  « Nous avons très vite voulu travailler sur les usages de ChatGPT pour nos clients, dans la rédaction de CV ou d’offres d’emploi, ou lors de simulations d’entretien d’embauche, par exemple, mais aussi pour nos collaborateurs (…) ;

• Nous avons échangé avec quelques entreprises comme Randstad qui avaient élaboré une charte sur l’utilisation de l’IA. En 2023, nous avons lancé, à notre tour, une charte sur l’IA.
• Nous avons sélectionné 10 cas d’usage et nous avons réalisé une expérimentation sur chacun de ces usages. Par exemple :
  • nous avons testé la publication d’une offre d’emploi puis nous avons comparé la production de l’IA avec celle de nos experts. »
  • Sur le même principe nous avons fait rédiger des fiches métiers par l’IA générative, puis nous avons comparé ces productions avec celles de nos experts (…)« .

Denis Cavillon, DGA en charge des RH et des relations sociales de France Travail

• « La question de l’IA et de l’éthique est primordiale, car l’exploitation des données peut entraîner des biais exacerbés. En 2022, nous avons créé un comité éthique externe avec des chercheurs. Ils analysent nos propositions d’algorithmes, afin d’identifier comment nous exploitons les données pour nos publics : salariés, usagers, demandeurs d’emploi (…) » ;
  
  
• Nous avons aussi une responsabilité juridique (avec des risques en termes de RGPD et de discrimination) et en matière économique et sociale, car certains métiers évolueront voire disparaîtront. Il faudra accompagner ces transformations en faisant découvrir de nouveaux métiers.»

Benoît Serre, vice-président délégué de l’ANDRH

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  « Les meilleurs promoteurs des politiques d’innovation des entreprises sont les collaborateurs. Nous l’avons assez vite compris, puisque la notion d’expérience collaborateur est apparue après celle de l’expérience client. Il va se passer la même chose avec l’IA. Ce sera la revanche des cols bleus (…) ;

• Pendant des années, la robotisation a fait disparaître des milliers d’emplois de cols bleus. Et aujourd’hui, l’IA est en train d’attaquer les cols blancs. Selon l’un des fondateurs de Mistral AI, 80 % des métiers de l’écrit seront remplacés à l’horizon de 18 mois. Avant, une compétence technique durait 20 ans. Aujourd’hui, elle dure 18 mois.
• Les DRH doivent avoir une approche des compétences différente, car les savoir-faire acquis seront ‘disruptés’ rapidement. »

Aurélie Jean, docteure en sciences, entrepreneuse

• « Attention à ne pas être dans le rejet de l’intelligence dite artificielle, basée sur l’intelligence analytique.
• À cet égard, le DRH a un rôle clé à jouer pour accompagner les transformations des métiers. Il lui appartient de travailler sur les nouvelles tâches des collaborateurs dont les emplois se transforment. »

Alexandre Pachulski, auteur et producteur (cofondateur de Talentsoft)

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  « Et si l’IA pouvait nous permettre de nous connaître ? Une IA peut servir à cela grâce à la compulsation des données (…) » ;

• Il est très difficile, pour les RH, de connaître vraiment leurs collaborateurs. Quand j’installais Talentsoft dans les entreprises, je constatais que les DRH et managers allaient sur LinkedIn pour en savoir plus sur leur personnel.
• L’IA peut nous éclairer sur les gens au quotidien différemment, en nous montrant d’autres aspects d’eux. Grâce au machine learning, elle peut pousser des opportunités auxquelles aucun humain ne pense : une formation, une offre de recrutement, une mise en relation. »

Céline Lappas, CEO de Talents of Tomorrow

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  « L’IA n’aura jamais de point de vue. Avoir l’intuition, comprendre le non-verbal, les émotions sont des éléments clefs et font notre valeur ajoutée en entreprise.

• Je suis convaincue que nous ne serons pas remplacés par une IA mais nous serons peut-être remplacés par une personne qui collabore très bien avec elle. Il faut donc disposer d’une RH forte qui connaît bien ses datas. »