Cinq leviers pour améliorer l’expérience collaborateur
Le | Gestion des talents
Même si elle est l’une des priorités des entreprises, l’expérience collaborateur, qui qualifie la façon dont les employés perçoivent les interactions au sein de leur organisation, reste pauvre. Faute d’être soutenus par leur direction, les experts RH peinent à l’améliorer, à l’exception de quelques uns, qui multiplient les initiatives inspirantes pour faire bouger les lignes
Impliquer ses salariés
Une étude menée en juin par Accenture, en partenariat avec Talentsoft, tire la sonnette d’alarme : seuls 15 % des employés seraient engagés dans leur poste (en stagnation depuis 15 ans) et à peine plus (17 %) s’estiment satisfaits de leur expérience de travail. A l’heure où il existe une corrélation directe entre cette expérience et la performance de l’entreprise, il est temps de prendre ce sujet à bras-le-corps. Et sur ce point, les RH ne doivent pas avancer seuls. ʺ45 % des salariés souhaitent co-créer leur expérience collaborateurʺ, confirme Julien Fanon, senior manager chez Accenture.
Célébrer les succès
L’entreprise sociale SOS, qui dénombre 15 000 salariés, enregistre une croissance de 20 % chaque année, depuis cinq ans. Un contexte d’accélération qui encourage le groupe à initier des projets en faveur de l’expérience collaborateur. ʺNous attachons une importance à la célébration de nos succès. Chaque année, nous organisons un grand rassemblement au cours duquel nos salariés peuvent assister à des ateliers « cœur de métier » mais aussi fêter les réussites de l’entrepriseʺ, a expliqué Jérôme Bouron, DRH du groupe, au cours d’une table ronde organisée par Talentsoft.
Cultiver la culture du feedback
La filiale dédiée à l’immobilier d’entreprise de BNP Paribas, qui revendique un taux d’engagement élevé de 76 %, s’attache à capter, en continu, les feedbacks de ses salariés. Dans tous les contextes : avec les managers, en mode projet… Les candidats reçus en entretien sont, eux aussi, invités à partager leur expérience. ʺNous les encourageons, via un système de push par SMS, à se rendre sur Glassdoor pour exprimer leurs ressentisʺ, a confié Anne du Manoir, DRH France de BNP Paribas Real Estate. En progression chaque mois, le taux de candidats jouant le jeu avoisine les 40 %.
Favoriser l’intrapreneuriat
Il y a quelques années, le groupe SOS a lancé un programme d’intrapreneuriat visant, d’une part à soutenir les porteurs de projets les plus inspirés parmi ses salariés, d’autre part à mieux identifier les talents et « les potentiels » en interne. Au cours de la dernière campagne, ʺsur les 50 projets qui ont été déposés, nous avons choisi trois lauréatsʺ, a indiqué le DRH Jérôme Bouron, au cours de la table ronde. Une stratégie qui permet au groupe d’insuffler la culture de la création d’entreprise en interne, mais aussi de valoriser la créativité de ses meilleurs éléments.
Associer la direction dans l’onboarding
Comme SOS, Babilou, spécialisé dans les crèches d’entreprises, grandit à vitesse folle. Il dénombre 5500 collaborateurs, répartis dans 6 pays. Pour s’assurer que l’expérience de ses collaborateurs soit satisfaisante dès les premiers instants passés en entreprise, les services RH du groupe s’appuient sur leur direction. ʺNous demandons à notre dirigeant d’intervenir à chaque session d’onboarding que nous réalisonsʺ, a illustré Vanessa Bertheaud, responsable du développement RH. Une présence hautement symbolique qui permet de booster le sentiment de reconnaissance des nouvelles recrues.
Aurélie Tachot