Les robots remplacent déjà les RH !
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Et si votre nouveau collègue était… un robot ? Un chatbot, plus précisément. Ces logiciels programmés pour simuler une conversation en langage naturel créés dans les années 60 ont investi le domaine du support client et du marketing et arrivent tout doucement dans les ressources humaines, selon le 2e Observatoire des Chatbots
Près de 6 % des RH ont mis en place un chatbot dans leur entreprise, selon le 2e Observatoire des Chatbots, réalisé par le cabinet Occurrence pour l’éditeur de chatbots Do You Dream Up auprès de 303 professionnels RH. « Pour le moment, ils sont exclusivement réservés à un usage interne : helpdesk, gestion des congés… », précise Thomas Dufermont, marketing manager de Do You Dream Up. La tendance est donc encore balbutiante, mais elle devrait se développer : 23 % des RH comptent en effet déployer des chatbots. « La technologie est devenue mature. Aujourd’hui, nous avons des algorithmes puissants, qui offrent la possibilité de détecter des intentions dans une phrase et le besoin de l’utilisateur. »
Faciliter la vie des collaborateurs
Pour les directions RH, à l’heure actuelle, le principal intérêt du chatbot c’est qu’il facilite la vie des collaborateurs sur des services comme la gestion des congés, la réservation de salles de réunions… puisqu’il est disponible 24H/24 et 7J/7. À l’avenir, les professionnels RH envisagent de confier à cette intelligence artificielle d’autres tâches, comme la gestion des formations, l’aide à la mobilité interne ou le recrutement. Près de 44 % - dont une majorité de DRH - estiment que les chatbots deviendront un outil indispensable pour le recrutement et 30 % pensent même que les chatbots gèreront mieux les recrutements que les humains. « Au fur et à mesure, nous allons étendre le moteur apprenant, intégrer de nouvelles questions, y répondre. Petit à petit, de plus en plus de tâches vont donc être automatisées dont le recrutement », confirme-t-il.
Les chatbots ne font pas d’erreur
D’après Do You Dream Up, les chabots présentent un intérêt pour le recrutement. « Ils permettent une approche systématique. Lors de l’entretien d’embauche, le chatbot va entrer dans un process de qualification et au fur et à mesure, il va affiner les compétences, les questions et les adapter au profil recherché. En ce sens, le chatbot ne peut pas se tromper sur les questions posées, ni sur l’adéquation du profil à la fiche de poste et aux besoins de l’entreprise », assure Thomas Dufermont. La start-up russe Vera a, par exemple, déjà créé un robot capable de s’entretenir avec 1 500 candidats par jour et de répondre à leurs questions avec une exactitude de 82 %, selon le Washington Post. L’outil ne fait toutefois pas l’unanimité : après quelques semaines de tests, le groupe L’Oréal a décidé de ne pas poursuivre la phase d’expérimentation.
Une menace pour l’emploi ?
« Ce n’est pas pour cela que les professionnels RH vont perdre leur emploi, rassure Thomas Dufermont. Au contraire, ils vont se concentrer sur des tâches plus complexes, qui demandent de l’empathie ou de l’accompagnement. » 56 % des personnels RH estiment même que les chatbots vont contribuer à créer de nouveaux métiers. Réponses dans quelques années !
Elodie Buzaud