Talentsoft lève 45 millions d’euros
Le | Gestion des talents
Trois ans après avoir levé 25 millions d’euros auprès de la banque d’investissement Goldman Sachs, Talentsoft remporte de nouveau la confiance d’investisseurs ! L’éditeur spécialisé dans la gestion des talents annonce aujourd’hui boucler un tour de table de 45 millions d’euros. Internationalisation, enrichissement de l’expérience collaborateur, ouverture de la plateforme…. Jean-Stéphane Arcis, son PDG, dévoile ses projets pour 2019
Avec ce nouveau tour table, Talentsoft accueille un nouvel investisseur à son capital. Quel est son profil ?
Ce tour de table marque l’arrivée du fonds américain Francisco Partners aux côtés de Bpifrance et de Goldman Sachs, nos investisseurs historiques qui, eux, se renforcent au capital. Cette société de private equity se présente comme le spécialiste des éditeurs de logiciel en mode SaaS qui ont vocation à devenir des champions mondiaux. Francisco Partners sera un bon « sparing partner » pour Talentsoft. Les trois investisseurs composent un panel intéressant. Goldman Sachs crédibilise la marque Talentsoft et nous donne accès à de grands groupes internationaux. Présent à nos côtés depuis 2012, Bpifrance représente, lui, le volet institutionnel. En cumulé, Talentsoft aura levé 96 millions d’euros depuis sa création en 2007.
Quel sens donner à cette levée de fonds record ?
Avec ce dernier tour de table, il s’agit de montrer que nous concilions innovation, pérennité et stabilité financière. Le sort d’une HR Tech française n’est pas, à partir d’une certaine taille, de systématiquement tomber dans les bras d’un américain. Retenir Talentsoft est un choix de raison y compris pour les entreprises du CAC 40. Nos clients recherchent un partenaire fort pour gérer l’ensemble du capital humain, du recrutement à la formation. Talentsoft a montré sa capacité à réaliser des déploiements massifs comme avec La Poste (plus de 200 000 utilisateurs) ou Pôle emploi (50 000 collaborateurs).
Vous vous étiez donné un objectif de 100 millions d’euros de revenus en 2020. Allez-vous l’atteindre ?
Nous sommes même en peu en avance sur cet objectif. Le chiffre d’affaires atteindra près de 90 millions d’euros dès la fin de cette année. Avec une croissance organique de 30 %, Talentsoft est donc sur une bonne dynamique. Pour autant, nous laissons la porte ouverte à d’éventuelles acquisitions si des opportunités se présentent, comme nous l’avons fait en 2016 avec e-doceo dans l’e-learning.
Parmi les priorités stratégiques, il y a l’accélération du développement à l’international. Quelles zones allez-vous privilégier ?
Nous voulons répliquer le décollage connu en France dans les pays nordiques, le Bénélux, l’Allemagne, la Suisse et le Royaume Uni. Dans chacune de ces zones, Talentsoft emploie des dizaines de collaborateurs. Nous avons aussi des équipes dédiées sur tous les continents, aux Etats-Unis et au Canada, en Afrique, à Singapour. Nous accompagnons à l’international de grands groupes français comme EDF, PSA, Bolloré ou Safran mais aussi des acteurs locaux comme la Deutsche Bahn en Allemagne, la chaîne d’hôtels Dorchester et le groupe de médias Trinity Mirror en Angleterre. Talentsoft a constitué un « board » de clients, français et étrangers, afin de coller à leurs attentes et de s’assurer que notre feuille de route intègre bien leurs priorités.
Comment allez-vous enrichir l’expérience collaborateur ?
L’expérience collaborateur doit être du même niveau que celle que les salariés connaissent en tant que consommateur ou citoyen. Par un matching entre les opportunités et les aspirations individuelles, il s’agit de proposer au collaborateur des recommandations personnalisées en termes de formation ou de mobilité interne. Cela se traduira par la mise à disposition d’assistants personnels, différents en fonction du profil. Un manager qui cherche à compléter une équipe projet se verra, par exemple, proposer des compétences internes. Talentsoft s’est déjà lancé dans la création de bots. La Poste utilise un agent conversationnel dédié au recrutement. Nous travaillons aussi avec des clients clés sur des bots qui auront vocation à répondre aux questions récurrentes des collaborateurs ou à lancer des sondages.
Votre dernier objectif est de faire de votre marketplace RH la première en Europe. Comment ?
Talentsoft entend passer d’un modèle SaaS à un modèle iPaaS pour « Integrated Platform as a Service ». Cela suppose de rendre notre plateforme la plus ouverte possible à des applications tierces en multipliant les APIs. Ainsi, le collaborateur dispose d’une expérience homogène, ne s’authentifie qu’une seule fois. Près d’une centaine de solutions tierces sont intégrées ou en cours d’intégration et nous continuerons le mouvement en 2019. Parmi les logiciels RH complémentaires qui s’interopèrent déjà notre plateforme, on peut citer Quinyx pour la gestion des agendas, Bodet pour la gestion des temps, Easyrecrue et Visiotalent pour l’entretien de recrutement en vidéo.
Xavier Biseul