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Philippe Bloquet, PeopleSpheres : « Souveraineté des données RH : un sujet majeur sous-estimé »

Par Philippe Guerrier | Le | Sirh saas

« Les DRH ne sont pas sensibles à la question de la souveraineté des données RH », estime Philippe Bloquet, Président de PeopleSpheres, lors d’un point presse. Jenna Pignerol, DRH du groupe Provalliance (18 marques de coiffures dont Franck Provost), est intervenue en qualité de client témoin de PeopleSpheres.

Philippe Bloquet, Président de PeopleSpheres, évoque la question de la souveraineté des données RH. - © D.R.
Philippe Bloquet, Président de PeopleSpheres, évoque la question de la souveraineté des données RH. - © D.R.

« Selon le cabinet d’études Gartner, il sera inconcevable d’ici 2030 de développer un système d’information en dehors d’une plateforme », évoque Philippe Bloquet, Président de PeopleSphères, lors d’une conférence de presse organisée le 22 septembre et dédiée au thème de la « souveraineté des données RH ».

« Dans le secteur RH, nous sommes au début de la vague des plateformes avec des acteurs américains prédominants comme Workday, ADP ou Oracle qui se sont développés sur leur marché domestique puis ont conquis le reste du monde. Il existe encore des ensembles de composants technologiques qui compliquent l’unification des briques et la fluidité dans la transmission des données. Les API et l’IA réduisent cette complexité. L’interconnexion des outils et la remontée des données tout au long de la vie du système d’information sont désormais assurées », déclare Philippe Bloquet.

« L’enjeu des données RH est phénoménal avec des éditeurs, essentiellement américains, tentés d’emprisonner leurs clients dans leurs environnements logiciels alors que les données dispersées dans une myriade d’outils. Nous parlons de données liées à  la gestion des salaires, au temps de travail mais aussi à la santé comme les arrêts maladie », déclare Philippe Bloquet.

L’exploitation des données numériques et leurs transfert entre l’Europe et les Etats-Unis suscitent « beaucoup de discussions pour essayer d’aligner les politiques ».

Car les approches se révèlent divergentes : 

PeopleSpheres : comparaison entre RGPD et Cloud Act - © D.R.
PeopleSpheres : comparaison entre RGPD et Cloud Act - © D.R.

Souveraineté des données : un manque de sensibilité des DRH

« L’autre enjeu des données RH concerne leur exploitation en masse en vue d’analyses et de recommandations. Par exemple sur l’émergence de compétences. Cela fait aussi partie de la dimension de souveraineté : savoir gérer cette donnée au niveau local entre la France et l’Europe », déclare Philippe Bloquet. 

« Aujourd’hui, les DRH ne sont pas sensibles à la question de la souveraineté des données. Globalement, les entreprises s’intéressent davantage à la protection de la donnée individuelle qu’à l’enjeu de la donnée dans son caractère macroéconomique. Elles ne mesurent pas vraiment l’implication de la décision d’héberger leurs données dans un cloud d’un fournisseur de services RH d’origine américaine », indique-t-il en marge de la conférence. 

« Avec l’état actuel du marché du cloud et de ses technologies, nous ne souffrons pas de lacunes particulières. Il n’existe pas de barrière à l’utilisation du cloud, qui représente le facilitateur de l’explosion de toutes ces sociétés spécialisées que l’on voit aujourd’hui », déclare Philippe Bloquet.

« C’est parfois compliqué de savoir où placer le curseur face aux mastodontes » (Philippe Bloquet)

« Nous avons lancé la plateforme PeopleSpheres pour offrir une alternative aux responsables RH en : 

  • unifiant les données,
  • connectant les outils,
  • proposant une expérience unifiée de l’expérience collaborateur », énumère Philippe Bloquet.

PeopleSpheres : le concept PaaS appliqué aux RH - © D.R.
PeopleSpheres : le concept PaaS appliqué aux RH - © D.R.

« PeopleSpheres collabore avec des éditeurs de services RH américains. Entre concurrence et partenariat, c’est parfois compliqué de savoir où placer le curseur face à ces mastodontes. Pour nourrir notre propre marketplace, nous restons pragmatiques en fonction des outils utilisés par nos entreprises clientes. A côté, nous cherchons des partenaires pour des thématiques particulières. Nous sélectionnons plutôt des éditeurs d’origine française dans les domaines de la GTA ou du flex office par exemple », indique Philippe Bloquet.

Les éditeurs de solutions RH américains ne sont pas complètement exclus. « Nous avons Cornerstone OnDemand comme partenaire dans notre marketplace, qui comporte 45 outils en l’état. Parallèlement, nous avons des interconnexions avec les outils Workday et ADP », dit Philippe Bloquet.

« Avec PeopleSpheres, nous apportons une valeur différenciante. Nous nous situons entre un SIRH et un agrégateur de services RH. Autrement dit, nous sommes un SIRH que nous configurons avec l’appui des solutions de nos partenaires. A travers notre plateforme, l’objectif est bien de délivrer un SIRH. Nous sommes le chef d’orchestre, en complément de la richesse apportée par l’écosystème global de services RH. Nous présentons une œuvre harmonieuse au client final », déclare le CEO. 

Développement international : une antenne aux Etats-Unis

« Nous nous développons aussi aux Etats-Unis avec une antenne de 2 personnes à Atlanta (Géorgie) et 3 clients. Nous cherchons des partenaires locaux et nous serons probablement amenés à trouver un hébergeur cloud sur place également », indique Philippe Bloquet.

En matière d’infrastructure cloud, PeopleSpheres loue des espaces d’hébergement de serveurs chez le prestataire français Iguane Solutions. « Nous n’exploitons pas de data center en propre. Nous ne possédons pas de structure d’hébergement aux Etats-Unis en l’état actuel. Mais nous allons y réfléchir, surtout pour des questions de performance », indique Philippe Bloquet.

PeopleSpheres compte réaliser un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros en 2022 et réaliser une levée de fonds autour de 10 millions d’euros en 2023. En avril 2021, l’éditeur avait bouclé un tour de table de 8,5 millions d’euros.

« Pour la prochaine étape, nous voulons parvenir à un stade de business mature à la fois technologique et économique. Les priorités seront données à notre part d’internationalisation avec les Etats-Unis, à l’extension de notre marketplace et l’industrialisation de la plateforme », indique Philippe Bloquet.

Témoignage client de PeopleSpheres : Provalliance

Provalliance est un groupe leader dans la coiffure et la distribution de produits capillaires avec 18 marques dont Franck Provost, Jean Louis David, Saint Algue, Bleu Libellule, The Barber Company, Coiff&Co et Fabio Salsa.

Il dispose  : 
• de 3000 collaborateurs,
• de 3300 salons et boutiques dans le monde (dont 2000 en France),
• de 1000 salons et points de vente en succursales (550 en France)
• d’une présence dans 35 pays.

« Je suis arrivé en novembre 2021 chez Provalliance pour créer la fonction RH qui n’existait pas. Il existait un département qui gérait l’administration du personnel avec la paie, un département droit du travail et un département formation. Mais ils ne collaboraient pas ensemble. Je ne disposais pas non plus d’un expert SIRH à mon arrivée. C’est une responsable RH qui a développé cet outil avec PeopleSpheres », déclare Jenna Pignerol, DRH du groupe Provalliance, client depuis avril 2021.

« Notre ambition pour nos salons, nos boutiques, nos collaborateurs, et le business consiste à :

• créer un socle pour travailler sur des bases solides de politique RH,
développer un écosystème global avec pleins d’outils qui vont devoir se parler entre eux,
intégrer diverses plateformes qui répondent à nos besoins qui vont évoluer d’ici 5 ans », cite Jenna Pignerol.

« Avec PeopleSpheres, Nous avons trouvé un outil simple, intuitif, et compatible avec un maximum de partenaires et qui répondent aux besoins spécifiques des différentes business units. »

Adaptation d’un article publié sur News Tank RH le 29/09/2022. Pour accéder à l’offre Découverte.