Anna Stépanoff, Wild Code School : « Future Group veut être le leader de la formation numérique »
Par Philippe Guerrier | Le | Digital learning
La fondatrice de Wild Code School précise la portée du nouveau consortium européen Future Group que le bootcamp tech français a rejoint fin 2022. Les nouvelles ambitions s’élèvent au niveau européen.
Dans le domaine de la formation professionnelle aux métiers tech, Wild Code School prend un tournant européen.
Fin 2022, l’école pionnière a intégré le consortium Future Group, dont le siège est localisé en Allemagne. Elle retrouve 3 autres écoles au profil similaire de spécialistes des bootcamps tech :
- Spiced Academy (Allemagne),
- Neue Fische (Allemagne),
- Salt (Suède).
Cette alliance européenne fédère :
- 3000 étudiants formés par an (avec une base de 10 000 anciens élèves),
- 25 campus en Europe (France, Allemagne, Norvège, Portugal, Suède et Pays-Bas).
« Future Group veut devenir le partenaire privilégié des entreprises européennes en formant et en mettant à leur disposition les meilleurs profils techniques nécessaires à leur croissance », indique Anna Stépanoff, fondatrice de la Wild Code School et conseillère régionale Centre-Val de Loire (groupe Centre, démocrate, républicain et citoyen).
Elle apporte des précisions sur le parcours de Wild Code School depuis 10 ans et sur les ambitions relatives à l’ancrage récent au consortium Future Group.
Comment la Wild Code School a pris position sur le marché des formations aux métiers du numérique ?
La France a été pionnière dans le développement des bootcamps.
Fondée en 2013, la Wild Code School a pris cet élan alors que l’écosystème des écoles numériques s’est progressivement enrichi, notamment à travers la Grande Ecole du Numérique créée en 2015 qui a propulsé ce format alternatif de formation. Nous disposons de son label depuis 2016.
Nous sommes également certifiés Qualiopi depuis 2021 pour l’ensemble des formations de la structure.
Dix ans après notre création, force est de constater que le marché des formations aux métiers du numériques est très fragmenté, avec beaucoup d’acteurs et d’offres de formation. Certains se sont spécialisés dans les domaines (l’exploitation des données par exemple), dans les publics ciblés (les femmes) ou les modèles (financement public ou privé, participation individuelle…).
Comment expliquez-vous cette alliance européenne autour de Future Group ?
Créer de la richesse dans le sens de la mobilité de l’emploi à l’échelle européenne
Une consolidation est nécessaire pour joindre les forces et travailler de concert. D’où notre alliance avec le consortium européen Future Group, qui intègre également deux bootcamps allemands et un suédois.
La création de ce consortium reste ouvert à d’autres candidats pour :
- travailler ensemble,
- partager les bonnes pratiques,
- améliorer nos formations,
- comparer les programmes et les contenus pédagogiques d’un côté, les outils et les supports de l’autre,
- accéder plus facilement à l’emploi en France et au-delà.
Cette alliance a vocation à créer beaucoup de richesse dans le sens de la mobilité de l’emploi à l’échelle européenne. Dans cette première phase de collaboration, nous sommes en train de déterminer ce que nous allons mettre en commun.
Comment se concrétise cette alliance ?
- Nous parlons d’une fusion capitalistique de quatre écoles. Avec ce rachat annoncé simultanément le 28 novembre 2022, nous faisons partie désormais d’un même groupe.
Tous les membres fondateurs se retrouvent actionnaires du groupe, avec des investisseurs financiers qui nous soutiennent et qui nous fournissent les moyens de nos ambitions. - La société-mère de Future Group est localisée en Allemagne.
- L’objectif est de devenir leader de la formation numérique en Europe. En France, nous gardons notre identité et notre marque Wild Code School.
En 2023, vous célébrez vos 10 ans. Comment vos formations ont-elles évolué ?
En 2013, nous avions démarré notre première session avec une trentaine de demandeurs d’emplois avec une formation de développeur web et une seule école. En 2018, nous disposions de 13 campus dans les régions et nous avons commencé à nous ouvrir l’Europe avec 2 autres campus.
- Nous avons rapidement diversifié l’offre de formation avec 4 familles de métiers : nous avons conservé le développement web avec des spécialités par langage informatique mais nous nous sommes étendus à la gestion des données, à la cybersécurité et au web design (UX, UI…).
- Le catalogue de formations est conséquent avec divers rythmes de sessions : cycle de 3 à 5 mois, alternance sur 12 mois, workshops de courte durée avec parfois des sessions 100 % en ligne… Nous avons plusieurs titres professionnels comme celui de « développeur Web et Web mobile » inscrit au RNCP de niveau 5 (équivalent bac+2).
- Avec la crise Covid-19, nous avons fortement développé notre offre en distanciel courant 2020. Actuellement, un tiers de nos étudiants se forment à distance. Les profils des apprenants ont également évolué : nous formons des étudiants, des personnes sur le marché du travail en situation de reconversion professionnelle, mais aussi des collaborateurs d’entreprises.
- Nous développons aussi de plus en plus d’offres BtoB. En France, nous travaillons avec Groupe SNCF : en 2023, une centaine de collaborateurs seront formés sur la partie développement web. En Allemagne, nous avons signé un accord avec Deutsche Telekom en 2019. Nous opérons une académie interne pour la formation numérique qui implique là aussi une centaine de collaborateurs et qui dépasse parfois le marché allemand au regard de la portée internationale des activités groupe télécoms. Avant de rejoindre le consortium Future Group, nous avions déjà investi Allemagne avec un campus à Berlin inauguré en 2019.
Les priorités de Wild Code School en 2023
Anna Stépanoff énumère trois volets :
• « poursuivre le développement du distanciel,
• accentuer le volet B2B,
• approfondir notre présence en région parisienne. »
Combien d’étudiants formez-vous à travers la Wild Code School ?
En moyenne, 1500 personnes sont formées par an à travers notre réseau. En 2022, nous avons eu 1145 élèves en mode B2C et 275 en alternance.
Une bonne partie est concentrée sur le développement web en France.
Nous estimons que la Wild Code School a permis de mettre 1000 développeurs sur le marché du travail
Nous affichons en moyenne un niveau d’intégration de 80 % de nos étudiants en entreprise avec une grande majorité d’entre eux qui trouvent un CDI.
Pourquoi le projet Wild Code School a-t-il démarré à La Loupe en Eure-et-Loir (une commune de 3500 habitants) ?
J’avais envie de vivre à la campagne. Je voulais prouver que c’était possible de démarrer ce type de projet numérique avec une bonne couverture de réseau Internet. Nous disposons de la fibre optique sur place. Nous avons tout ce qu’il faut sur place pour disposer d’une bonne qualité de vie et de travail.