Formation digitale : On train lève 1 million d’euros avec son expertise « Tech de terrain »
Par Philippe Guerrier | Le | Digital learning
L’organisme de formation exploite sa propre plateforme E-learning avec l’appui d’un réseau de formateurs opérationnels dans les métiers du numérique et en montant des parcours sur mesure pour les entreprises.
On train vient de boucler sa première levée de fonds d’un montant d’un million d’euros depuis sa création en 2018.
Le pool d’investisseurs est constitué d’une vingtaine de business angels issus du réseau Paris Business Angels mais aussi des profils de fondateurs d’entreprises dans le conseil, la formation et la publicité. Bpifrance soutient aussi On train par le biais d’attributions de crédits et de subventions.
Les fonds récoltés vont servir à renforcer l’effectif (un passage de 10 à 25 collaborateurs d’ici 2021 est évoqué) et à accélérer le développement de la plateforme pédagogique qui s’adresse uniquement au marché BtoB français.
On train : 5 verticales de métiers Tech couvertes
L’organisme parisien de formation professionnelle On train, qui dispose de la certification Qualiopi depuis fin 2020, veut regénérer les méthodes d’apprentissage :
- en se concentrant sur les métiers du numérique (« marketing technologique et de la vente, avec une forte dimensions hard skills »),
- en injectant une dose importante de personnalisation (« intra-entreprise »)
- en s’appuyant sur un réseau de centaines d’experts Tech qui occupent généralement des fonctions opérationnelles dans leurs domaines de prédilection dans des sociétés innovantes ou des divisions technologiques de groupes. Comme Gwenn Charlot (Head of paid Acquisition chez la néobanque Qonto), Thibault Aliadière (Sales Director chez la plateforme e-santé Doctolib) ou Kevin Asseraf (Head of Growth pour la plateforme d’assurance maladie Alan).
« Nous avons 5 verticales de métiers [analyse de données, growth marketing, sales B2B, Product et UX, Business operations] en élaborant des formations sur mesure et en s’abstenant de recourir à un catalogue. Nous construisons un programme par client en fonction de ses besoins métiers dans la tech », évoque Benoît de La Porte, qui s’est associé avec Guillaume Coulomb et Sophie Doyen autour d’On train pour enclencher les premières formations à partir de janvier 2019.
Au compteur, On train revendique 200 clients plutôt traditionnels (dont des sociétés du CAC 40 comme LVMH ou Crédit Agricole, des PME) mais aussi des profils très numériques comme Amazon et 2000 heures de formations en cumul. Jusqu’ici, l’activité a été développée en fonds propres et la société est déjà rentable, selon notre interlocuteur.
« Nous avons monté notre propre plateforme technologique de formation qui prend en compte les sessions de visioconférence, la dimension communautaire avec notre réseau d’experts formateurs et nous avons rajouté au-dessus une brique e-learning », précise Benoît de La Porte.
La crise Covid-19 a nécessité de changer les méthodes d’apprentissage : l’équilibre entre présentiel et distanciel a été brisé avec les confinements et l’approche des formations 100 % à distance a été favorisée.
« Nous nous sommes transformés rapidement, même si les changements ne sont pas si évidents. Il a fallu adapter les modes de communication à distance, les formats et les parcours pédagogiques. Désormais, les perspectives de développement commercial d’On train sont très fortes sur fond d’accélération des stratégies digitales de nos clients », précise le cofondateur.
On train vise les DRH et directeurs opérationnels pour les orienter dans la Tech
« Nous rémunérons très bien nos “trainers”, au-dessus de la moyenne du marché en freelance. A travers la création de micro-entreprises, ils sont mobilisés en moyenne une dizaine de jours par an pour travailler avec nous et assurer les formations. Côté client, ce sont les DRH ou les directeurs opérationnels (marketing, data, vente, tech…) qui effectuent leurs commandes chez nous », indique Benoît de La Porte. En revanche, le modèle de facturation d’On train reste classique avec le nombre d’heures et de personnes formées pris en compte.
Le modèle est rentable depuis le premier jour, assure l’équipe d’On train. Ce tour de financement d’1 million d’euros, auprès de business angels et Bpifrance, permettra :
- de passer de 10 à 25 collaborateurs en 2021;
- d’accélérer le développement de leur plateforme pédagogique ;
- de déployer à grande échelle leur offre de cours particuliers.
Parmi les principaux concurrents d’On train sur le volet de l’e-learning figurent OpenClassrooms et Coorpacademy. « Ils ont des démarches d’apprentissage différents et nous arrivons souvent en complément de propositions de valeur », explique Benoît de La Porte.
Mais, en raison de leur positionnement « anti-catalogue », la start-up de la catégorie EdTech vise d’abord les profils d’acteurs classiques de la formation professionnelle comme Cegos ou Demos.