Formation digitale : OpenClassrooms met l’accent sur le BtoB au nom de l’employabilité
Par Philippe Guerrier | Le | Digital learning
La plateforme de formation en ligne OpenClassrooms lève 70 millions d’euros, notamment avec l’appui de Mark Zuckerberg (Facebook) et son épouse Priscilla Chan. Le point avec le CEO cofondateur Pierre Dubuc.
OpenClassrooms affiche de nouvelles ambitions qui tendent davantage vers la formation professionnelle. Et les investisseurs suivent.
La plateforme d’apprentissage aux 54 parcours de formation vient de boucler une levée de fonds de 70 millions d’euros (cf encadré en bas de l’article) qui va permettre d’accélérer sur plusieurs volets :
- les technologies ;
- la création de contenus pédagogiques ;
- l’obtention d’accréditations en dehors de la France c’est-à-dire l’acquisition de licences pour opérer en tant qu’école et délivrer des diplômes en fonction des pays ;
- la commercialisation vers les entreprises et les institutions sur diverses régions : France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Afrique et Asie
« Dans le modèle économique, le BtoB est devenu majoritaire », déclare Pierre Dubuc, CEO et cofondateur d’OpenClassrooms.
L’employabilité au coeur des enjeux
« Avec notre vision de rendre l’éducation à but professionnel accessible, nous avons développé les moyens d’assurer l’employabilité des personnes que nous formons. Nous avons monté 1500 partenariats avec les entreprises dans le monde et disposons de 1500 apprentis ou alternants en contrats en France. »
Prenons l’exemple de la nouvelle école digitale Gabereek opérée par OpenClassrooms pour le compte des groupes Vivendi, Havas et Bolloré.
« Au préalable, il y a eu des discussions autour des besoins en métiers et compétences à acquérir en interne ou en externe sous l’angle de la transformation digitale au sein de ces groupes. L’objectif de cette école est de former leurs collaborateurs actuels et leurs futurs collaborateurs. L’approche transversale est intéressante : elle autorise des bascules de compétences d’une société à l’autre et elle permet de développer des stratégies de marques employeurs », évoque Pierre Dubuc.
Au premier trimestre 2021, « les recettes de l’entreprise ont progressé de 140 % par rapport à la même période en 2020, pour un chiffre d’affaires en croissance de 250 % », selon OpenClassrooms qui revendique deux millions d’utilisateurs de sa plateforme EdTech.
Collaboration avec Pôle emploi
Le marché francophone (Belgique, Suisse, Afrique…) demeure le plus important pour OpenClassrooms. Ainsi, rien qu’en France, l’organisme de formation en mode digital, qui dispose d’une homologation de CFA depuis trois ans, compte placer 10 000 personnes dans l’emploi en 2021.
Trois principales catégories de profils se distinguent sur sa plateforme :
- les jeunes d’un côté ;
- les salariés en cours de formation ou de reconversion et demandeurs d’emplois de l’autre (ces deux segments représentant désormais la majorité des utilisateurs).
« Nous travaillons avec Pôle emploi au niveau régional et national, notamment à travers l’appel d’offres lancé fin 2019 sur la mise en place de formations distancielles pour les demandeurs d’emploi. Nous faisons partie du pool des 13 prestataires sélectionnés », évoque Pierre Dubuc.
Avec ce nouveau tour de financement et le développement de ses activités à l’international, le recrutement va s’intensifier. L’effectif devrait même doubler d’ici la fin de l’année en passant de 300 à 600 collaborateurs.
Fin 2020, avec la crise Covid-19 et le recours intensif au télétravail, la direction d’OpenClassrooms a cherché à sous-louer une partie de son quartier général parisien. Une solution a été trouvée depuis.
« L’école Gaming Campus va arriver dans nos locaux en septembre prochain », déclare Pierre Dubuc. « Elle a commencé ses activités à Lyon et elle cherchait une localisation pour son campus parisien. Nous allons réaliser des synergies car nous avons des domaines communs comme l’éducation et le digital. »
Mark Zuckerberg et Priscilla Chan soutiennent OpenClassrooms
Le tour de table de 70 millions d’euros d’OpenClassRooms en ligne a été réalisé avec de nouveaux investisseurs comme
• Lumos (un fonds américain spécialisé dans les EdTech) ;
• Le fonds californien GSV Ventures (USA) ;
• la Chan Zuckerberg Initiative ;
• Salesforce Ventures (fonds d’investissement corporate de l’éditeur de solutions de CRM dans le cloud).
et avec l’appui des investisseurs historiques comme General Atlantic, Bpifrance, Alven et Citizen Capital.
Parmi les acteurs, signalons la présence de la Chan Zuckerberg Initiative (entreprise philantropique de Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, et de son épouse Priscilla Chan) qui réalise son premier investissement en France.
« C’est une fondation américaine qui concentre son activité sur l’investissement d’impact social. Vu notre positionnement sur l’éducation et la formation, notre statut d’entreprise à mission adopté en 2018, notre certification B Corp et notre croissance, nous attirons l’attention de beaucoup de fonds qui investissent sur ce segment », évoque Pierre Dubuc.
« La sensibilité avec OpenClassrooms était assez naturelle. Nous ne parlons pas directement à Mark et Priscilla Chan Zuckerberg. D’ailleurs, c’est plutôt Priscilla Chan qui coordonne l’activité de CZI. C’est Vivian Wu, managing partner, Ventures, Chan Zuckerberg Initiative, qui est notre interlocutrice principale. »
Depuis sa création, la société de la catégorie EdTech, cofondée en 2013 par Pierre Dubuc et Mathieu Nebra, a cumulé un financement de 140 millions d’euros.