Formation : quelles opportunités grâce au digital ?
Le | Digital learning
On ne le dira jamais assez : la digitalisation rebat les cartes de la formation professionnelle. A l’occasion d’une table-ronde organisée en février par Cilevel, éditeur et société de digitalisation de contenus, plusieurs experts sont venus témoigner des opportunités qu’elle offre en matière d’apprentissage, d’accès au savoir et de financements
De quoi convaincre les indécis de sauter le pas de la digitalisation…
La digitalisation est une mutation exigeante. Dans la sphère de la formation, elle impacte tous les donneurs d’ordres (entreprises comme OPCA), et à tous les stades d’un cycle, depuis le choix de la modalité d’apprentissage jusqu’au financement. Si elle bouscule incontestablement les habitudes des différents acteurs, elle offre néanmoins de belles opportunités. « Le digital est un formidable outil pour remettre à niveau un grand volume de travailleurs. C’est une solution de massification, qui permet aux entreprises de former tout le monde, sans différence de poste », a rappelé William Koeberlé, président de la FFPS, de la FEPD et du CDCF, lors de la conférence organisée par Cilevel. Un avis partagé par George Asseraf, président de la CNCP. « Les organismes de formation sont dans une logique d’apprentissage des compétences. C’est une révolution : on s’intéresse aux usages des savoirs, c’est-à-dire aux impacts en matière d’employabilité des salariés », a-t-il expliqué.
Former plus, dépenser moins
Contrairement aux idées reçues, la digitalisation ne signe pas l’arrêt de mort des formations en salle. Au contraire. « Elle enrichit les sessions de formation en présentiel, favorise les parcours en alternance et encourage le travail collaboratif, via le peer-learning », a explique Patrick Thill, CEO de Cilevel.Pour bénéficier des opportunités qu’offre le digital, il importe toutefois de balayer certaines habitudes. « Dans les écoles, la capacité à aller chercher du savoir n’est pas valorisée. Or, désormais, pour apprendre, il faut entreprendre, avancer sans connaître l’objectif, questionner son assertivité », a indiqué Michel Hervé, président du groupe Hervé. Ces nouveaux de paradigmes, Jean de Villèle a su les appréhender. Chaque année, le DRH du groupe Klesia investit 1,2 million d’euros pour former ses 3500 collaborateurs. Soit 6 fois plus que le minimum légal. En digitalisant, via Cilevel, ses contenus, son entreprise a donné un coup d’accélérateur à sa politique de formation. « En 2017, nous avons diminué nos coûts de formation d’environ 30 %. En 2018, nous espérons les réduire de 50 %. La digitalisation nous permet de dispenser le même volume de formations, à moindre coût », a-t-il confié.
Le public d’apprenants s’élargit
Olivier de Lagarde, président du Collège de Paris, a, lui aussi, fait de premiers pas concluants dans le digital. Grâce à lui, son groupement de 12 établissements a réussi à s’ouvrir à de nouveaux publics. « En particulier les étudiants internationaux qui ne sont habituellement pas en salles de cours », a-t-il précisé. Après avoir digitalisé tous ses diplômes, Le Collège de Paris poursuit sa stratégie en lançant, avec Cilevel, « My Digital University », un vaste projet fédérant les écoles, les entreprises, les branches professionnelles, permettant à quiconque de suivre une formation certifiante ou diplômante, grâce aux partenariats noués avec le monde de l’enseignement supérieur. Un projet inspirant qui répond à la tendance actuelle : celle de décloisonner la formation. « Dans cinq ans, l’entreprise ne sera plus le seul vecteur de la formation. Avec l’émergence des nouvelles modalités d’emploi, elle sera surtout en dehors de son cadre », a partagé Laurent Nahon, directeur général du Fongecif.
Aurélie Tachot