La Société Générale multiplie les modalités pédagogiques
Le | Digital learning
Comme beaucoup d’entreprises, La Société Générale cherche à faire monter ses salariés en compétences afin qu’ils s’adaptent à la fois aux nouvelles exigences réglementaires - très nombreuses dans la banque - mais aussi aux modes de consommation de leurs clients. Pour ancrer les connaissances de leurs collaborateurs manière durable, le groupe a créé des parcours de formation mélangeant une grande variété de modalités pédagogiques. Retour d’expérience
Dans le cadre de son plan de transformation initié en 2015, La Société Générale s’est donné l’objectif de refondre son modèle opérationnel et relationnel. L’un des premiers axes de travail a été de renforcer l’expertise de ses salariés, notamment en les faisant monter en compétences pour les accompagner vers les métiers de demain. Pour développer l’employabilité de ses collaborateurs, la banque a repensé son offre de formation. « Nous souhaitions trouver une solution pragmatique pour ancrer leurs connaissances de façon rapide, explique Eric Couturier, Responsable du pôle ingénierie digitale pédagogique de La Société Générale. Après avoir rencontré plusieurs prestataires, qui nous promettaient des effets « waouh », nous avons choisi l’approche pédagogique de XOS, basée sur les neurosciences, pour la pluralité de ses modalités pédagogiques. Nous avons vu, dans ses modules, l’opportunité de multiplier les points de contacts pour favoriser la mémorisation des savoirs. »
Un taux d’ancrage mémoriel® important
En 2016, La Société Générale a développé différents parcours de formation en blended learning, eux-mêmes constitués de plusieurs briques pédagogiques. « Nous avons associé des modalités de fast-learning, de micro-learning, des sessions en présentiel, des vidéos, des classes virtuelles, des fiches pédagogiques, du compagnonnage…, ce qui a permis à nos salariés d’aborder des points théoriques comme pratiques. Grâce au digital, ils ont pu simuler des opérations bancaires pour mieux en comprendre les impacts. C’est en proposant des outils différenciés que nous sommes parvenus à ancrer leurs savoirs de manière ludique », estime Eric Couturier. Les managers ont été partie prenante. « Ils ont organisé des entretiens avec leurs collaborateurs afin de les aider à choisir les parcours de formation qu’ils devaient suivre pour monter en compétences », raconte-t-il. A l’issue de six semaines de formation, le taux d’ancrage mémoriel® était « important ». « D’après les premiers retours du terrain que nous avons récoltés, nos collaborateurs ont accueilli les modules de formation de manière favorable. Comme toute direction de la formation, nous sommes confrontés à la difficulté de pouvoir quantifier de manière précise l’efficacité des programmes construits. En tout état de cause, ils ont contribué à l’atteinte des objectifs de transformation de la banque de détail. »
Un nouveau référentiel de compétences
En l’espace d’un an, La Société Générale a co-construit, avec XOS, plus de 500 modules de formation sur-mesure. Et ce n’est qu’un début. « Ces modules ont été distribués auprès d’une cible globale de 3500 collaborateurs. Mais, à terme, ils concerneront tout le réseau, soit environ 19 000 collaborateurs », précise-t-il. L’environnement bancaire étant extrêmement mouvant, le groupe prévoit de renouveler ses parcours de formation à hauteur de 20 % chaque année. « Il y a forcément un effet de lassitude qui s’installe sur certains modules. Nous restons toujours en veille technologique et méthodologique pour intégrer des éléments nouveaux au fur et à mesure des innovations apportées, notamment en matière de neuropédagogie », explique Eric Couturier. L’ambition du groupe, qui a investi 150 millions d’euros en formation entre 2016 et 2020, est d’atteindre 1 million d’heures de formation dispensées d’ici deux ans. En mars 2019, 800 000 heures avaient déjà été consommées. L’autre chantier, c’est de bâtir un nouveau référentiel de compétences alors que trois quarts des collaborateurs du groupe devraient changer de poste dans les cinq ans. Soit parce que leur métier va disparaître (chargés d’accueil, caissiers…), soit parce qu’il va évoluer (directeur d’agence).
Aurélie Tachot