Quel est le coût du digital learning ?
Le | Digital learning
Sur le papier, le digital learning offre de nombreux avantages dont celui du coût, beaucoup moins important qu’une formation 100 % présentielle. Comment évaluer le gain pour l’entreprise ? Comment traquer les coûts cachés ? Existe-t-il un dispositif offrant un bon rapport qualité-prix ? Autant de questions soulevées lors du Digital Learning Day qui a rassemblé, la semaine dernière, 200 professionnels de la formation
Le coût des nouveaux dispositifs de formation est un vaste sujet. Stéphane Laval, Chief Financial Officer chez Berlitz-Télélangue a toutefois accepté de s’y pencher, à l’occasion de la 4e édition du Digital Learning Day, organisé par le cabinet IL&DI. La tâche était d’autant moins facile que les modèles de coûts des formations en digital learning sont aujourd’hui extrêmement nombreux. Selon leur stratégie, ʺles entreprises plébiscitent, au choix, un coût par apprenant voire même par apprenant actif, un coût par utilisation, une licence à durée déterminée ou illimitée, l’Open Source…ʺ, a-t-il expliqué dans l’auditorium du Club Confair de Paris, la semaine dernière.
20 % d’économie dès la première année
Malgré tout - et c’est une surprise pour personne - le digital learning affiche des coûts moins élevés que le présentiel. Les principales réductions concernent les frais liés aux formateurs (moins nombreux dans le cadre du digital learning), la logistique (transports et hébergements des apprenants), le matériel pédagogique (lié aux impressions des supports de formation)… Sans compter les gains de productivité qu’offre le digital learning via ses facilités de déploiement massif et son degré de personnalisation des formations. Une étude menée par l’américain Syberworks a comparé le coût d’une formation en digital learning versus présentielle. Le résultat est sans appel : le coût global de formation de 500 apprenants pendant une semaine est estimé à 877 000 dollars en présentiel, contre 686 000 dollars en digital learning. Soit plus de 20 % d’économie dès la première année, et presque 60 % d’économie dès la deuxième, assure l’étude. Sans surprise, c’est sur les frais de déplacement et les salaires des stagiaires que la différence se joue, même si le digital learning engendre des coûts de développement et de diffusion des formations, inexistants dans le cadre du présentiel.
Le désengagement : le coût caché n° 1 !
Reste qu’il est important de ʺnuancer les effets fabuleux du digital learningʺ, a insisté Stéphane Laval. Car derrière cette modalité pédagogique, se cache aussi de nombreux coûts cachés, essentiellement dus au manque d’engagement des apprenants. ʺMalgré sa grande qualité, le MOOC réalisé par le M.I.T. et Harvard n’a été validé que par 5 % des apprenants. Seuls 9 % ont réussi à aller jusqu’à la moitiéʺ, illustre-t-il. Pour améliorer l’efficacité des formations en digital learning, le Chief Financial Officer conseille de dédier un budget marketing au digital learning, d’intégrer de la gamification dans les apprentissages et de multiplier les points d’accès aux formations en ligne. ʺL’autre compromis est de miser sur le blended learningʺ, qui mixe des sessions d’e-learning et présentielles.
Aurélie Tachot