Stimuler la mise en action post-formation : Fifty lève 10 millions de dollars
Par Philippe Guerrier | Le | Digital learning
En s’appuyant sur les sciences comportementales et l’IA, Fifty veut faciliter l’adoption de nouvelles pratiques pros sur fond de transformation de process en entreprise. Le point avec Alexia Cordier, CEO et cofondatrice.
Fifty creuse le sillon des sciences comportementales (méthode nudge) et de l’IA appliquées au domaine des RH. La start-up française, cofondée en 2018 par le trio Alexia Cordier, Clément Lavollé et Jérémy Salmon, vient de boucler une levée de fonds de 10 millions de dollars auprès des fonds :
- Signals Venture Capital (Allemagne),
- Eurazeo (France),
- Acadian Ventures (Etats-Unis),
- S3 Partners (Etats-Unis),
- Tekton Ventures (Etats-Unis).
Avec cette nouvelle tranche de financement, Fifty veut :
- poursuivre sa croissance en France et au-delà avec des vues sur les marchés de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Sachant que la plateforme est déjà disponible en 5 langues.
- continuer le développement de la plateforme et l’amélioration de l’algorithme de personnalisation,
- favoriser l’intégration de la solution dans les systèmes d’information des entreprises (via des API),
- tripler son effectif en passant de 15 à 45 personnes d’ici fin 2022.
La moitié du CAC 40 dans la boucle de Fifty
Fifty poursuit dans sa lancée en explorant l’approche eDoing en Europe. « C’est la façon d’aider les collaborateurs à acquérir des nouveaux comportements professionnels à l’échelle. Cela par la mise en actions pratiques et mesurables », résume Alexia Cordier, CEO et cofondatrice.
Concrètement, la solution, disponible dans le cloud (mode SaaS), recommande aux collaborateurs de réaliser des actions dans leur vie quotidienne professionnelle dans un objectif de montée en compétences progressive.
Pour cela, des fonctionnalités comportementales (choix actif, implémentation d’intention, engagement social, etc.) sont exploitées et intégrées dans les outils numériques familiers des collaborateurs : Microsoft Teams, Agenda, SMS, Slack…
La plateforme de Fifty est exploitée par des grands groupes, dont la moitié du CAC 40 (avec des références comme Crédit Agricole, Orange, AXA, Michelin, et Bouygues), et des ETI. D’autres implémentations ont été réalisées dans une entreprise publique comme La Poste et une entreprise technologique de forte croissance comme ManoMano (plateforme de commerce digital pour le bricolage et le jardinage).
Un pur modèle SaaS
Fondés sur l’eDoing, des produits sont développés dans quatre univers thématiques :
- management et leadership,
- nouvelles façons de travailler en hybride,
- RSE (diversité, inclusion, éco-gestes…),
- soft skills et valeurs en entreprise.
Les organisations clientes, via leurs directions L&D, peuvent aussi personnaliser ou alimenter leur propre contenu via l’interface d’administration de la plateforme.
Le modèle économique repose sur un système de licence annuelle par utilisateur (tarif dégressif en fonction du volume), sans coûts cachés ou coûts connexes pour l’intégration, assure Fifty.
En exploitant sa plateforme, Fifty indique scruter trois KPI principalement :
- nombre de micro-actions par collaborateur
- taux d’utilisation de la plateforme (adhésion, usage),
- le nombre d’habitudes acquises et activées par le collaborateur dans le cadre d’une mise en pratique post-formation.
Dans le domaine de la formation, des partenariats stratégiques ont été établis, notamment avec Talentis, Julhiet Sterwen, Kea & Partners et l’ESCP.
Un pool d’experts du numérique et des sciences comportementales derrière Fifty
Depuis sa création en 2018 et son premier tour de table d’un million d’euros en septembre 2019, Fifty est soutenue par des business angels, des entrepreneurs du numérique ou des experts en sciences comportementales comme :
• Xavier Niel (Iliad, Kima Ventures),
• Romain Niccoli (Criteo),
• Steve Fiehl (CrossKnowledge),
• Olivier Sibony (Professeur à HEC et Oxford).
Hugo et Axel Manoukian, fondateurs de MoovOne (plateforme de coaching qui a fusionné avec CoachHub), ont participé à ce deuxième tour de table de 10 millions de dollars.