« Grâce à l’IA, le contrôle de paie devient 2.0. »
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En France, ADP calcule 3 millions de bulletins de paie par mois pour le compte de 12 000 entreprises du secteur privé, dont la moitié des groupes du CAC 40. Un chiffre qui pourrait grimper au vu des innovations technologiques que l’éditeur souhaite intégrer à sa solution de Global Payroll. Les explications de Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP France
Quel est le bilan de l’activité 2018 ?
Durant notre dernier exercice fiscal, qui a débuté le 1er juillet 2017 et qui s’est terminé le 30 juin 2018, ADP a réalisé 327,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en France et 13,3 milliards de dollars dans le monde. Aujourd’hui, 2 300 personnes travaillent pour ADP en France et 57 000 dans le monde. Nous sommes très fiers de nos résultats, que nous ne pouvons pas davantage commenter car notre groupe est coté en bourse. Ces prochaines années, notre ambition est de continuer à grandir et à diversifier nos activités via des opérations de croissance externe.
Quelle est la stratégie d’ADP en matière d’urbanisation RH ?
Notre stratégie, c’est de bâtir un écosystème autour de nos solutions, via une marketplace. L’objectif de cette plateforme, c’est que tous les partenaires qui gravitent autour de notre SIRH puissent s’interfacer avec lui, via un système d’API, et que nos clients puissent choisir les outils qui leur conviennent le mieux. Pour l’instant, cette market place n’est disponible qu’aux Etats-Unis, où nous disposons d’un important laboratoire. En France, le marché n’est pas aussi mature. Nous cherchons encore le bon modèle de service qui pourra accompagner cette plateforme. Quoiqu’il en soit, nous réaliserons une sélection des partenaires qui pourront figurer dans cette market place. Les start-up françaises y auront leur place.
Allez-vous élargir la couverture fonctionnelle de votre solution ?
Le 1er août 2018, nous avons fait l’acquisition de Celergo, qui était jusqu’ici un concurrent sur le segment de la gestion de la paie. Grâce à cette opération, nous couvrons les besoins de mise en place de paie de manière plus agile. Nous allons continuer d’enrichir notre solution dans l’avenir. Nos investissements porteront essentiellement sur le Big Data. Nous gérons des données sensibles de nos clients sur leur paie, leurs impôts, mais aussi leur temps de présence en entreprise et leur performance. Notre objectif est de mettre ces données au service des entreprises de manière proactive. Nous proposerons bientôt des benchmarks et des indicateurs d’activité qui permettront aux professionnels RH d’avoir, chaque mois, les tendances en matière d’emploi par pays et par secteur d’activité, par exemple sur les salaires, l’équilibre entre l’offre et la demande sur certains métiers… Ce sera un outil de support à la décision.
Comment se traduisent les investissements que vous réalisez dans l’intelligence artificielle ?
Dans le domaine de la paie, il est intéressant de pouvoir bénéficier de la puissance et de la vitesse d’une machine. Nous avons créé un algorithme qui s’appelle ACE pour « Assistance Control Expert » et qui permet d’assister nos clients sur le contrôle de la paie en masse. Concrètement, nous embarquons les contrôles de paie dans la machine. Elle scanne ensuite tous les bulletins de paie. Au sein d’un tableau de bord, l’intelligence artificielle pointe enfin les anomalies au gestionnaire de paie : des heures supplémentaires inhabituelles, des primes ou promotions inexpliquées… Si le gestionnaire confirme qu’il ne s’agit pas d’une anomalie, la machine le comprendra le mois suivant, pour les prochains contrôles. Elle s’améliorera donc au fil des mois. Grâce à l’IA, le contrôle de paie devient donc 2.0.
Aurélie Tachot