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PayFit lève 70 millions d’euros pour accélérer en Europe

Le | Logiciels de paie

Simplifier la gestion de la paie : c’est le pari que remporte peu à peu PayFit avec sa solution digitale. Un challenge qui semble plaire aux investisseurs puisque la start-up annonce, ce lundi, avoir obtenu 70 millions d’euros de la part d’Eurazeo Growth et de Bpifrance. Un 4e tour de table qui porte à 89 millions d’euros le montant des financements que la future licorne a récolté depuis son lancement en avril 2016

PayFit lève 70 millions d’euros pour accélérer en Europe - © D.R.
PayFit lève 70 millions d’euros pour accélérer en Europe - © D.R.

La road map de Firmin Zocchetto, le CEO.

Comment s’est déroulée cette levée de fonds ? 

Via notre solution, nous proposons une nouvelle approche de la paie et de la gestion des ressources humaines aux PME. Ce positionnement nous vaut d’être fréquemment approchés par des investisseurs, surtout américains. Notre marché est énorme : plusieurs dizaines de millions de PME souhaitent digitaliser leurs processus RH. Or, nous ne servons que 3000 PME en Europe actuellement. Les investisseurs sont conscients que nous en sommes au début de notre aventure. C’est la raison pour laquelle nous bouclons une levée de fonds d’un montant de 70 millions d’euros auprès d’Eurazeo Growth, de Bpifrance et de nos partenaires historiques dont Frst, Xavier Niel…

Avec quels arguments avez-vous convaincu ces investisseurs ? 

Depuis notre lancement en avril 2016, nous avons bénéficié de 19 millions d’euros de financement, collectés au travers de trois tours de table. En juillet 2017, nous avions par exemple levé 14 millions d’euros auprès du fonds international Accel. Nous étions alors 35 collaborateurs et nous disposions d’une centaine de clients en France. En l’espace de deux ans, notre développement s’est fortement accéléré. Notre effectif est passé à 270 collaborateurs. Environ 3000 clients parmi les PME, dont 400 en dehors de la France, utilisent désormais notre outil. Nous sommes présents en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne. Notre accélération n’a donc pas échappé aux investisseurs qui nous ont rejoints.

Quels projets allez-vous mener avec ce capital ? 

Grâce à ce 4e tour de table, nous prévoyons le recrutement de nouveaux collaborateurs, notamment des commerciaux, des experts en paie, des ingénieurs et des développeurs pour nos équipes basées à Paris, Barcelone, Berlin et Londres. Nous espérons dénombrer 600 salariés d’ici fin 2020 et 1000 d’ici 2022. Notre plan de développement prévoit également l’élargissement de la couverture fonctionnelle de notre solution. Nous l’avons construite pour qu’elle gère la paie et les déclarations sociales. Puis, nous l’avons peu à peu ouverte à d’autres tâches comme la gestion des notes de frais, la saisie des congés et des absences, l’onboarding… Les futures fonctionnalités RH concerneront l’entretien annuel, le suivi de la performance, la gestion des talents et des carrières. 

Allez-vous vous développer à l’international ? 

Oui, nous avons désormais l’Italie en ligne de mire, où nous installerons un bureau dès 2020. Le langage de programmation que nous avons créé nous permet d’adapter notre solution à chaque pays rapidement. En Allemagne, il nous a fallu seulement six mois pour la construire. Si chaque pays a ses spécificités réglementaires et légales en matière de paie, tous ont quasiment le même niveau de maturité vis-à-vis des outils digitaux. Notre rôle est de réaliser un travail d’évangélisation auprès des PME : celui-ci sera long mais nécessaire. Sur le terrain, nous constatons que seules 5 % d’entre elles ont digitalisé leurs processus RH. Pourtant, c’est par le biais du digital qu’elles gagneront en efficacité et qu’elles permettront à leurs équipes RH de se concentrer sur la dimension humaine et non administrative. 

Avez-vous des concurrents en Europe ?

En Europe, il n’y a pas d’acteurs capables de proposer aux entreprises de 1 à 1000 collaborateurs des outils RH qui leur soient entièrement dédiés. Nous ne considérons pas les grands éditeurs de logiciels RH et de paie comme des concurrents dans la mesure où ils n’adressent pas le même marché que nous. Ils se concentrent uniquement sur les grands comptes, déjà très équipés. Même lorsqu’ils essaient de se tourner vers les plus petites entreprises, la manière dont ils conçoivent leurs outils ne s’adaptent ni à leurs besoins, ni même à leurs budgets. 

Aurélie Tachot