BPCE conquis par le recrutement par cooptation
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En mai 2017, le groupe BPCE, qui compte plus de 40 entreprises et 100 000 collaborateurs, s’est associé à Keycoopt pour déployer une plateforme dédiée à la cooptation. En quoi cet outil optimise-t-il le recrutement ? Quels sont d’ores et déjà les premiers effets observés
? Retour d’expérience.
« Aujourd’hui les candidats à fort potentiel et les profils experts sont plutôt passifs quant à la recherche d’emploi. Ils attendent que les entreprises viennent à eux. Nous travaillions déjà avec les cabinets de recrutement et les réseaux sociaux. En parallèle, nous avons réalisé que la cooptation pourrait être un levier d’attractivité des talents », explique Alain Fournier, directeur du recrutement, de la mobilité et de la diversité au sein du groupe BPCE. Avant de solliciter Keycoopt, le groupe avait, par le passé, tenté l’expérience, tout en restant circonspect quant aux bénéfices apportés. « Nous avions lancé un programme Ambassadeur, où nos collaborateurs pouvaient, via leur propre réseau, nous mettre en relation avec des candidats potentiels. Mais après 2 mois, sans cadre établit, par manque de communication et de régularité dans les échanges entre les cooptés, les coopteurs et les RH, le système s’est essoufflé », commente-t-il. Ne souhaitant pas en rester là, l’entité a donc relancé la mécanique par le biais de la plateforme digitale Keycoopt. Une solution au process normé qui permet désormais à chaque acteur de suivre étape par étape, dans un temps défini, l’avancée de la candidature. « Si tous les salariés peuvent être informés d’un poste à pourvoir, ne choisir qu’un groupe de collaborateurs est également possible pour affiner nos critères de sélection. Cela peut être par métiers, par département… », illustre le directeur.
70 % des cooptés poursuivent le process RH
En place depuis un an, la plateforme a progressivement trouvé sa place dans plus d’une dizaine d’entreprises du groupe (Banque Populaire du Nord, Banque Populaire Grand Ouest…). Parmi les profils recherchés : des experts en informatique, dans le digital, la finance, le contrôle des risques, l’inspection générale… « C’est un modèle gagnant/gagnant. D’une part, en associant nos collaborateurs aux recrutements, nous mesurons leur degré d’engagement. D’autre part, en recommandant notre entité à leur réseau, ils démontrent leur sentiment d’appartenance au groupe. En outre, un candidat coopté est par la suite beaucoup plus investi et fidèle à l’entreprise », argumente Alain Fournier. Le directeur déclare recevoir des candidatures de meilleure qualité. Comparativement à un jobboard, où seulement 12 % des CV poursuivent la procédure, ils sont 70 % via la cooptation. Concrètement, le recruteur reçoit moins de CV, mais ces derniers sont d’avantage qualifiés, réduisant ainsi la procédure de recrutement d’un à deux mois. « Le coût est un autre atout : un coopteur touche de 500 à 1500 € pour un recrutement, quand un cabinet demande 20 % de la rémunération brute annuelle », ajoute-t-il. Pour l’heure, 50 recrutements ont été effectués par ce biais. A l’avenir, BPCE espère intégrer la plateforme Keycoopt au sein de la moitié de ses entreprises.
Gérald Dudouet