Facebook Jobs est disponible en France !
Le | Marque employeur
Cela faisait un moment qu’on le voyait venir ! Après les USA et le Canada en début d’année dernière, Facebook lance sa fonctionnalité « Jobs » dans 42 pays, dont la France. Ce service, pour l’instant destiné aux TPE/PME et positionné sur l’emploi non-cadre, reste rudimentaire… mais pourrait devenir incontournable quand il s’interfacera avec les logiciels de recrutement
Avec Facebook Jobs, le réseau social parachève son offensive du marché des petites annonces en général et de l’emploi en particulier. Entre le rachat de LinkedIn par Microsoft et le lancement du programme Google for Jobs, aucun doute que les GAFA sont en passe de prendre le pouvoir sur ce terrain longtemps trusté par des spécialistes ! « De nombreux utilisateurs ont déjà pour habitude de démarcher les entreprises depuis la plateforme », constate Facebook dans son communiqué. Plutôt que d’intégrer les offres d’emploi à sa « Marketplace » (sur laquelle les utilisateurs peuvent mettre en vente une voiture, des vieux meubles ou trouver des offres immobilières depuis fin 2017), le réseau social a préféré créer une fonctionnalité dédiée, reliée aux pages Facebook professionnelles des entreprises.
1 million de pages de TPE et PME en France
A ce stade, cette fonctionnalité gratuite en self-service reste très basique. Le recruteur peut saisir une offre emploi en quelques clics depuis sa page entreprise Facebook : nom et type du poste, lieu… puis intégrer des questions (ouvertes, fermées ou à choix multiple) s’il le souhaite. L’annonce reste active 30 jours. Par défaut, il reçoit les candidatures via le tchat Facebook Messenger. Au regard du modus operandi manuel, le service s’adresse donc en priorité aux TPE/PME, qui veulent recruter ponctuellement et localement. S’ils veulent bénéficier de la très subtile machinerie publicitaire de Facebook, les recruteurs peuvent bien sûr mettre la main au portefeuille pour « booster » la visibilité de leur offre d’emploi auprès d’une cible déterminée. Quelques jours après le lancement, les offres de cuisiniers, coiffeurs ou commerciaux se sont d’ailleurs multipliées sur le réseau social.
De son côté, l’utilisateur accède aux annonces en ligne à travers un nouvel onglet « offres d’emploi » sur sa page Facebook. Il peut lancer une recherche selon des critères simples et créer une alerte. Pour postuler, le candidat accède à un formulaire, type CV, dans lequel sont préremplies les informations dont Facebook dispose déjà. Typiquement, son nom (ou pseudo), parfois sa formation, s’il l’a déjà renseignée dans son profil. Il a alors la main pour modifier ou compléter des informations, notamment sur son expérience. Une mine d’infos pour le réseau social ! Facebook Messenger ouvre alors une fenêtre avec un récapitulatif de la candidature et propose d’engager la conversation avec le recruteur.
Des passerelles déjà en place aux US
Avec ses 34 millions d’utilisateurs actifs en France en 2017, la puissance et le potentiel de Facebook Jobs ne fait guère de doute. Le risque pour la concurrence traditionnelle, et en particulier pour Le Bon Coin, reste toutefois limité tant que les « gros recruteurs » (grands comptes, intérim, etc.) ne pourront pas diffuser automatiquement leurs offres sur Facebook Jobs et rapatrier les candidatures sur leur ATS. A noter que cet interfaçage est déjà possible aux Etats-Unis, à travers les services de partenaires technologiques dont la start-up française Work4. « Nous avons reçu près de 200 000 candidatures depuis que Facebook Jobs nous a ouvert son API en septembre 2017. Nous en gérons désormais 12 000 par semaine pour nos clients aux US, parmi lesquels Western Union ou Robert Half », explique Etienne Darnies, le CEO de Work4. Aux Etats-Unis, cette possibilité d’interfaçage, par le biais de technologies partenaires, est intervenue six mois après le lancement de la fonctionnalité. Facebook décidera-t-il de se calquer sur le même timing pour la France ?
Gaëlle Fillion