Ils ont testé… les tchats recrutement
Le | Marque employeur
Après les médias sociaux, c’est au tour du tchat de s’inviter dans le processus de recrutement. De quoi surprendre les candidats, car avec les tchats, ce sont eux qui posent les questions. Les groupes H&M France et Areva ont testé la formule. Ils nous livrent leurs impressions sur ce nouvel outil, permettant d’échanger en simultané avec plusieurs dizaines de candidats.
Chacun cherche son tchat
Le tchat peut remplir différents objectifs pour un employeur. H&M France, par exemple, l’utilise régulièrement dans le cadre de ses campagnes de recrutement, notamment pour ses postes de managers en magasin. Après s’être choisi un pseudo, les postulants peuvent ainsi échanger directement avec les recruteurs afin de s’assurer que le poste qu’ils convoitent leur convient. « Cela permet de recueillir des candidatures plus en adéquation avec les profils recherchés », note Elisabeth Noël, qui supervise ces campagnes. L’objectif : que les candidats puissent en toute connaissance de cause décider ou non d’envoyer leur CV à l’issue du tchat.
Le groupe Areva, de son côté, voit le tchat comme un outil de communication employeur mais n’y a pas recours dans le cadre d’une campagne de recrutement. « Notre turn-over est faible et le nombre de CV que nous recevons trop important pour que nous ayons besoin du tchat recrutement, explique Jérôme Eymery, responsable recrutement chez Areva. Nous utilisons volontiers le tchat, mais dans le cadre de campagnes de communication ponctuelles, et parfois thématiques, comme récemment sur le handicap. Cela s’inscrit dans une démarche d’information, et non de sourcing à proprement parler. » Pour Areva, ce nouveau médium permet donc de communiquer différemment sur ses métiers et de donner aux candidats les renseignements qu’ils recherchent.
Trois options possibles
Plusieurs options s’offrent aux employeurs souhaitant organiser un tchat. La plus simple : participer à un évènement organisé par un prestataire, tel qu’un site d’emploi. La plus complexe : l’organiser soi-même sur son site internet, mais il faut alors s’assurer d’avoir les ncompétences en interne. Pour se faciliter la tâche, il est possible de recourir à un prestataire qui gérera la campagne de A à Z, assistance technique incluse. C’est ce que propose par exemple Canalchat Grandialogue, à un coût variant entre 4 000 € et 6 000 € pour un tchat en « one shot » de 60 à 90 minutes. Un chiffre donné « à titre très indicatif, précise cependant Jean-Marc Solal, président de Canalchat Grandialogue, car les tarifs varient en fonction des options choisies et du type de tchat : vidéo ou texte ».
Un outil complémentaire
Selon Elisabeth Noël, l’expérience du tchat est un franc succès : « il est trop tôt pour dire quels seront les postes concernés ni même leur nombre, mais une chose est sûre, H&M continuera de recruter de la sorte en 2011 ». Elle précise tout de même que le tchat est un médium parmi d’autres, venant compléter d’autres technologies (SMS, médias sociaux…). « Rien ne remplace des rapports humains et personnalisés, ajoute-t-elle. Or, l’affluence est telle lors des campagnes par tchat qu’elle empêche toute relation individualisée. » Un avis partagé par Jérôme Eymery : « tout est déjà tellement informatisé qu’il nous paraît essentiel d’humaniser les process en rencontrant personnellement les postulants ».
Un outil qui ne saurait donc s’employer seul, mais qui se révèle particulièrement intéressant pour diversifier les échanges avec les candidats. « Lors des tchats, l’anonymat des candidats empêche un réel contact mais c’est aussi un bienfait car il permet une prise de parole plus libre, plus spontanée, avec une grande diversité de profils », explique Jérôme Eymery. Ce nouveau dispositif pourrait donc venir enrichir durablement la boite à outils des employeurs, comme le prévoit Jean-Marc Solal : « à en juger par le nombre croissant de tchats recrutement que nous organisons tout au long de l’année, la formule a de beaux jours devant elle ! »
Jérôme Houard
|
|