Kiloutou place le recrutement dans les mains de ses salariés
Le | Marque employeur
« Vos collaborateurs sont vos meilleurs ambassadeurs ! » A force d’entendre cette maxime, Kiloutou s’est décidé à adopter une plateforme instaurant un dialogue entre ses collaborateurs et les internautes consultant son site carrières. Une initiative bien accueillie en interne, qui devrait permettre au groupe de location de matériels de recevoir davantage de candidatures
Kiloutou est spécialisé dans la location de matériels. Autant dire qu’il ne se bat pas avec les mêmes armes que Facebook, Parrot et BlaBlaCar dans la guerre des talents ! Moins glamour que certains, le groupe n’en oublie pas de soigner sa marque employeur. A juste titre : chaque année, il effectue plus de 300 recrutements. Pour se rapprocher des candidats, le groupe a tout simplement décidé de faire un pas vers eux. Comment ? En déployant, en l’espace de six semaines, PathMotion, qui permet aux salariés de Kiloutou de répondre aux questions que les internautes posent via le site carrières du groupe. « Les candidats ne veulent plus entendre les discours corporate des entreprises. Ce qu’ils veulent, c’est de la transparence. Nous avons donc décidés de donner la parole à ceux qui vivent nos métiers sur le terrain », raconte Benoit Pacceu, responsable du développement RH chez Kiloutou.
Une dizaine d’ambassadeurs volontaires
Pour encourager les internautes à postuler, Kiloutou a recruté, en interne, sur la base du volontariat, une dizaine d’ambassadeurs. « Les seuls critères étaient qu’ils exercent une fonction opérationnelle, qu’ils aient envie de partager leur expérience et qu’ils s’engagent à répondre aux candidats sous 72h », précise Benoit Pacceu, qui s’est assuré que toutes les fonctions et tous les âges étaient représentés au sein de ses porte-paroles. « Nous n’avons eu aucun mal à les convaincre. Ils nous ont juste fait part de leur crainte d’être noyés par le nombre de questions. Aujourd’hui, ils ne le sont pas. D’une part parce que les questions, qui ne sont pas nombreuses, sont bien réparties entre eux, d’autre part parce qu’ils n’ont pas à répondre à celles qui ont déjà été traitées. Un moteur de recherche permet aux candidats de retrouver les thèmes qui ont été abordés par de précédents internautes », détaille-t-il.
Des réponses modérées par un RH
Pour l’instant, les ambassadeurs passent environ 10 minutes par semaine à répondre aux questions des candidats. Ils sont tous pilotés par une responsable du sourcing, seule représentante de la fonction RH parmi les porte-paroles. « Elle est chargée de relire les réponses des ambassadeurs et de s’assurer de la véracité des informations transmises », précise Benoit Pacceu. Jusqu’ici, aucune modération n’a été réalisée dans la mesure où les questions ont porté sur des sujets classiques : les missions des chefs d’agence, les processus d’intégration du groupe, les qualités attendues chez les commerciaux, l’embauche de stagiaires… L’épineuse question des salaires n’a par exemple pas été posée. « Si elle arrive, nous ne donnerons pas de chiffres mais nous présenterons notre système de rémunération », promet le responsable du développement RH.
Quel retour sur investissement ?
En s’outillant de cette plateforme, qui est opérationnelle depuis le mois de janvier, Kiloutou espère attirer un nombre croissant de nouveaux talents. Avec l’audience de son site carrières, le volume de candidatures est l’un des rares indicateurs que le groupe pourra suivre au fil des mois. « Il est difficile de mesurer le retour sur investissement d’un tel outil dans la mesure où il va surtout impacter notre image employeur », explique Benoit Pacceu. En attendant les premiers bénéfices de PathMotion, dont les prix sont confidentiels, Kiloutou expérimente d’autres univers RH. Conscient que les candidats étaient désormais prêts à postuler depuis leur mobile, le groupe teste actuellement les services de l’application de recrutement CornerJob. « Les premiers tests sont convaincants : nous touchons de nouvelles cibles de candidats et nos processus gagnent en réactivité », conclut-il.
Aurélie Tachot