Les logiciels RH font la part belle aux réseaux sociaux

Pour les éditeurs comme Taleo, TalentSoft, ou encore Lumesse, la première étape dans la course à l’intégration des réseaux sociaux a été de proposer aux utilisateurs de leurs logiciels RH de poster leurs offres d’emploi directement sur Facebook, LinkedIn et consœurs. « Cela permet aux recruteurs d’avoir une granularité plus forte et un retour plus fiable sur les cibles qu’ils veulent toucher  », explique Patrice Barbedette, vice-président en charge des comptes stratégiques chez Taleo.

Un CV universel et mis à jour

Les éditeurs sont aussi capables d’importer dans leurs solutions des profils qui se trouvent sur les réseaux sociaux. « Pour le recruteur, cela signifie accéder en un clic à une information mise à jour  », indique David Guillocheau, directeur associé de la société de conseil RH Talentys. Cette fonctionnalité facilite également la vie des salariés et candidats.« S’ils ont déjà complété leur profil sur LinkedIn, nous importons ces informations vers notre solution. Cette approche est plus pertinente que de demander aux salariés ou candidats de les ressaisir régulièrement », précise Alexandre Pachulski, directeur général produits chez TalentSoft.

Investissement financier important

La tendance est générale mais chaque éditeur avance à son rythme. « Pour arriver à un niveau d’intégration élevé, il faut un partenariat avec les réseaux sociaux ce qui peut s’avérer difficile pour des éditeurs plus petits ou très locaux  », précise David Guillocheau. Taleo, au-delà d’une interface avec les plus grands réseaux sociaux à travers le monde, détient un partenariat exclusif avec LinkedIn qui lui permet une intégration extrêmement fine. Il entend faire la même chose avec Viadeo en France et Xing en Allemagne. « Nous consacrons chaque année un budget très conséquent à la R&D, et les réseaux sociaux occupent une part relativement importante de cette stratégie d’innovation  », confirme Patrice Barbedette.

Chez Lumesse aussi, cela fait plusieurs années qu’on sent venir la puissance des réseaux sociaux. « Notre solution de recrutement est interfacée avec 400 réseaux sociaux dans le monde entier  », précise Eric Gellé, directeur général de Lumesse France. Et l’éditeur permet déjà de sourcer des candidats au sein même des réseaux sociaux, « à l’aide de critères de recherche, au même titre que ce que l’on peut faire dans les jobboards depuis quelques années ».

Une stratégie de différenciation

TalentSoft, pour sa part, privilégie une approche intégrée et centrée sur les processus RH. Depuis plus d’un an, l’éditeur travaille à l’intégration des meilleures pratiques des réseaux sociaux au sein de sa solution de gestion des talents. Comme ses concurrents, TalentSoft propose de la multi-diffusion d’offres d’emploi et de l’importation de profils à partir des réseaux sociaux. Mais l’éditeur refuse d’intégrer à tout prix et à tout va cette technologie. « Pour nous, les réseaux sociaux constituent une source d’information très importante dans la mesure où ils viennent supporter les autres processus de gestion des talents  », explique Alexandre Pachulski. L’éditeur entend intégrer l’information fournie par les réseaux sociaux à celle qui vient déjà des entretiens d’évaluation, des feedbacks et des formations.

Quelles tendances en 2012 ?

Le premier défi consistera à augmenter le volume d’utilisation de ces fonctionnalités. « Certains clients nous demandent encore si cela fonctionne  », indique Eric Gellé de Lumesse. « Or, il est avéré que les réseaux sociaux constituent une excellente solution pour sourcer certains profils, notamment des candidats atypiques ou internationaux », ajoute-t-il. Les éditeurs s’attèlent aussi à répliquer l’approche des réseaux sociaux en interne, au sein de l’entreprise. « Notre outil de gestion des évaluations permet de faire des demandes de feedback en interne et de les collecter de façon très simple  », explique Patrice Barbedette, Taleo ayant déjà mis à œuvre cette approche innovante. Enfin, la mobilité des solutions fait également partie des principaux axes de développement pour 2012.

Fiona Collienne