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Recrutement des cadres : la situation demeure tendue fin 2022 selon l’APEC

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Les plus récents indicateurs de l’APEC soulignent les difficultés persistantes de recrutement des cadres au 4ème trimestre 2022 sur fond de « marché dynamique » et de « contexte géopolitique anxiogène ».

Baromètre APEC de recrutement de cadres au 4ème trimestre 2022 - © D.R.
Baromètre APEC de recrutement de cadres au 4ème trimestre 2022 - © D.R.

Le niveau de recrutement des cadres est résilient, malgré l’incertitude économique et des niveaux de tension.

Ainsi, les intentions d’embauche des cadres à 3 mois rebondissent sur le 4ème trimestre 2022, selon le Baromètre Apec dédié qui a été publié le 7 novembre. Ils avaient fléchi à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie à partir de février 2022.

Les entreprises prévoient de recruter 282 000 cadres au total en 2022, soit une progression de 5 % par rapport à 2021. 

Recrutement des cadres : 3 sources de difficultés

Gilles Gateau - © D.R.
Gilles Gateau - © D.R.

La dynamique du marché de l’emploi cadre s’accompagne d’un renforcement des difficultés de recrutement.

« Le formidable rebond économique de 2021 a permis une reprise prégnante du marché de l’emploi cadre formalisée par une hausse de 18 % des recrutements. Le millésime 2022 se déroule dans un contexte géopolitique très anxiogène ayant de fortes répercussions sur les prix de l’énergie et une spirale inflationniste pouvant obérer la croissance », commente Gilles Gateau, Directeur général de l’APEC.

Les entreprises estiment ainsi que plus de la moitié des recrutements prévus en 2022 (51 %) pourraient s’avérer difficiles.

Elles pointent en priorité trois sources de difficultés :

  • un faible nombre de candidatures reçues,
  • une inadéquation entre les candidatures et les profils recherchés,
  • la concurrence entre entreprises sur certains profils notamment ceux à forte expertise technique."

Focus 4ème trimestre 2022 : confiance des grandes entreprises, perplexité des plus petites structures

Intentions de recrutement de cadres au cours des 3 prochains mois - © D.R.
Intentions de recrutement de cadres au cours des 3 prochains mois - © D.R.

  • Malgré le climat d’incertitude, les entreprises salariant des cadres sont globalement assez confiantes pour l’évolution de leur carnet de commandes à court terme (72 % ; stable). Les perspectives d’activité restent meilleures à cet égard pour les grandes structures (86 % des ETI et des grandes entreprises, 79 % des PME et 67 % des TPE) ;
  • Pour les petites entreprises qui sont structurellement plus exposées aux chocs économiques, la situation financière devient toutefois un sujet de préoccupation. La confiance en l’évolution de la trésorerie s’altère en effet dans les TPE (64 % ; - 6 points) et dans une moindre mesure dans les PME (77 % ; - 5 points), tandis qu’elle se maintient dans les grandes structures (83 % ; - 1 point), plus solides financièrement.

Les difficultés de recrutement se maintiennent à très haut niveau

  • Presque toutes les entreprises prévoyant de recruter des cadres au dernier trimestre 2022 s’attendent à rencontrer des difficultés pour les finaliser (84 %) ;
  • Les difficultés de recrutement, comme les offres d’emploi, seront ainsi restées au plus haut tout au long de l’année 2022.

           Fonction Part de recrutement difficiles
Informatique 67 %
Études, recherche et développement 57 %
Production industrielle, chantier 56 %
Exploitation tertiaire 47 %
Services techniques 46 %
Commercial, marketing 42 %
Direction générale 41 %
Administration, RH, communication, droit 37 %
Finance, comptabilité, audit 36 %

  • Les cadres informaticiens (notamment les développeurs et les chefs de projets informatiques), les cadres spécialisés en études R&D (ingénieurs R&D, ingénieurs mécaniques, etc.) et ceux de la production industrielle ou de chantier (responsables et ingénieurs de production industrielle, etc.) occupent les trois premières places pour la part des recrutements anticipés comme difficiles en 2022 ;
  • Les tensions qui agitent ces 3 familles de métiers entrent en résonnance avec les importantes transformations structurelles (numérique, énergétique, environnementale) et l’émergence de nouveaux paradigmes industriels (motorisation électrique dans l’automobile, automatisation et robotisation des processus de maintenance, etc.) qui nécessitent des compétences techniques pointues.

Intentions de mobilité des cadres : relative stabilité 

  • La propension des cadres à vouloir changer d’entreprise est stable dans le temps. En septembre 2022,13 % d’entre eux envisagent une mobilité externe dans les trois mois, une proportion qui a peu varié avec la situation conjoncturelle depuis la première mesure en mars 2021.
  • Néanmoins, les cadres sont de plus en plus nombreux à s’ouvrir à l’idée d’une mobilité externe : 38 % d’entre eux ont envisagé de changer d’entreprise au cours du 3e trimestre (+ 4 points) et 46 % se déclarent en veille sur le marché de l’emploi (+ 4 points). La posture de veille est courante chez les cadres de moins de 35 ans (48 %), mais aussi chez leurs aînés de 35 à 54 ans (50 %).

Méthode de l’étude APEC

Cette publication repose sur deux enquêtes menées du 5 au 16 septembre 2022 :

• Une enquête en ligne auprès d’un échantillon de 2000 cadres, structuré pour être représentatif des cadres du secteur privé en et hors emploi, en matière de sexe, d’âge, de secteur d’activité, de taille d’entreprise et de région.

• Une enquête téléphonique auprès d’un échantillon de 1000 entreprises (uniques et sièges) employant au moins un cadre, raisonné puis pondéré pour être représentatif des entreprises du secteur privé employant au moins un cadre en matière de secteur d’activité, de taille salariale et de région d’implantation du siège.

Adaptation d’un article de News Tank RH publié le 07/11/2022. Accédez à l’offre Découverte.