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Recrutement : l’influence déterminante des soft skills (débat LaREF 2024)

Par Philippe Guerrier | Le | Marque employeur

« Le pouvoir des soft skills » est scruté par 5 managers qui échangent leurs points de vue : Fabienne Arata (LinkedIn), Elodie Sarfati (People In), Antoine Prodo (Galileo Global Education), Christophe Harrigan (Flex - La Mutuelle Générale) et Alexia Laroche-Joubert (Banijay).

LaREF24 : débat avec 5 managers sur « le pouvoir des soft skills » et l’influence sur le recrutement - © D.R.
LaREF24 : débat avec 5 managers sur « le pouvoir des soft skills » et l’influence sur le recrutement - © D.R.

Fabienne Arata, Country Manager France de LinkedIn

  • « Les soft skills s’acquièrent avec de la formation. Elles sont normées et elles peuvent être évaluées. Nous travaillons sur une taxonomie de 41 000 compétences, ce qui nous permet d’avoir des accords et de travailler, par exemple, avec France Travail pour évaluer l’évolution de chacune des compétences et les attentes des entreprises sur chacune d’elles. »

  • « Selon nos observatoires hebdomadaires sur les compétences, à partir des données du milliard d’utilisateurs dans le monde, dont 30 millions de professionnels en France, 51 % des recruteurs français ont jugé, sur les 6 derniers mois, que les soft skills font partie des 5 premières compétences attendues en phase de recrutement. »

« Sur les 10 compétences attendues des recruteurs tous secteurs d’activité confondus, 3 soft skills se distinguent :

  • l’adaptabilité ;
  • la communication ;
  • la faculté de travailler en équipe. »

Elodie Sarfati, Directrice générale et fondatrice de People In

  • « People In est une plateforme de recrutement sans CV avec des tests de mises en situation. L’idée est d’évaluer d’abord les soft skills à travers des cas pratiques en ligne. Nous travaillons avec des entreprises qui ont du mal à recruter et qui ont envie d’élargir leur panel de candidats.
  • 76 % des managers considèrent qu’il est plus important d’évaluer les soft skills que les hard skills. Le fait de travailler sur les soft skills passe par l’inclusion, avec des personnes qui ont des parcours différents. »

Antoine Prodo, Directeur des relations extérieures du groupe Galileo Global Education

  • « La concurrence de l’entreprise est à l’échelle internationale. C’est pareil pour nos étudiants. Le nombre d’étudiants étrangers dans l’enseignement supérieur en France entre 2001 et 2017 a plus que doublé. On en recense 410 000, soit 15 % de la population globale d’étudiants.
  • À parcours académique équivalent, le seul moyen de se différencier passe par les soft skills. »

Christophe Harrigan, Directeur général de Flex - La Mutuelle Générale

  • « La France compte plusieurs millions d’aidants en France aux soft skills exacerbées. Au sein de la Mutuelle Générale, nous avons pris le parti d’accompagner les salariés aidants pour trouver un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
    • Nous avons monté un observatoire dédié avec, cette année, un focus sur la manière de reconnaître et valoriser les soft skills déployées par les aidants.
    • Et nous avons monté un groupe de travail avec des DRH pour établir un référentiel qui fait le lien entre ces soft skills et les fiches de poste. »

« Lors du recrutement, les compétences techniques demeurent importantes dans la cybersécurité par exemple. Néanmoins, à travers les soft skills, nous cherchons des personnalités différentes. Cette association permet de lutter contre les biais cognitifs et de gagner en performance collective. »

Alexia Laroche-Joubert (Banijay France) en mode trublion

« • Je suis plutôt en pénurie de personnes qui disposent de hard skills (…) ;
• «J’évolue dans le secteur de la production audiovisuelle avec des artistes, des saltimbanques et des personnes dotées de gros caractères, ce qui peut susciter des frictions en termes de management. Je suis plutôt en pénurie de personnes qui disposent de hard skills. Cela reste important.
• Dans les processus de recrutement, j’attends plutôt de voir des profils présentant des fissures et de la rage. Je cherche des gens qui ont du caractère, qui sont parfois égocentriques, avec lesquelles il est difficile de travailler. Nous travaillons avec des forts niveaux de pression. La capacité de résistance à la pression est une des qualités recherchée », déclare Alexia Laroche-Joubert, Présidente-directrice générale de Banijay France.