Réseaux sociaux d’entreprise : business vs perso
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« Comédiens amateurs », « Conférence annuelle », « Vendeurs Key Account », « Fans de Johnny »… Les groupes créés par les employés sur les réseaux sociaux d’entreprise peuvent aller des plus originaux aux plus sérieux. Lors de la conférence « Réinventer l’intranet - Pour mieux travailler ensemble, collaborateurs et clients » - organisée en partenariat entre Yammer et WordAppeal - les avis divergeaient sur la question du 100 % business ou de l’ouverture de groupes plus personnels sur les RSE
« C’est un véritable phénomène de société qui touche aussi les entreprises », constate Sylvain Hudelot, responsable éditoriale de Plazza, le réseau social d’Orange. En effet, les réseaux sociaux ont la cote même derrière les bureaux. Lancé en 2008, Yammer fournit un réseau social d’entreprise à plus de 200 000 sociétés clientes à travers le monde et compte quatre millions d’utilisateurs.
Fédérer une communauté de collaborateurs autour d’un même thème pour créer un espace d’échange et de partage : tel est le but d’un réseau social d’entreprise. Mais alors, cet outil de communication peut-il s’ouvrir aux données plus personnelles ou doit-il rester stricto sensu professionnel ?
3 cas utilisateurs
Orange : 70 % de groupes professionnels
Lancement en décembre 2010
170 000 collaborateurs dans 140 pays : 33 000 utilisateurs
Air France - KLM Cargo : 100 % business
Lancement en juin 2011
5 000 collaborateurs dans 111 pays : 1 230 utilisateurs
Carison : 80 % de groupes professionnels
Lancement en juillet 2011
19 000 collaborateurs dans 50 pays : 50 % utilisateurs
Deux écoles
Orange a démarré son réseau social pour « créer du lien entre les collaborateurs ». Aujourd’hui, 70 % des groupes sont professionnels, mais il y a toujours de la place pour les groupes liés aux loisirs ou aux passions, par exemple. Pour Sylvain Hudelot, le réseau permet de « rompre l’isolement », que ce soit sur des questions d’ordre professionnel ou privé.
Autre choix du côté d’Air France - KLM Cargo où les communautés sont toutes liées à l’activité de l’entreprise. « Le réseau permet d’interconnecter les équipes sur le terrain partout dans le monde et donc d’assurer une meilleure réactivité client », témoigne Stéphane Bourgault, directeur du service client Europe. L’échange d’informations est facilité et nous permet d’avoir une connaissance centrale de ce qui se passe au niveau local. »
Alors, échange d’informations entre vendeurs VS échange d’informations sur la dernière recette de clafoutis ? Gestion de projets techniques VS gestion de projets théâtre ? Partage de reporting VS partage des derniers potins ? Pas de panique, Thomas X.Scott, directeur de la communication de Carlson Wagonlit Travel, où le réseau est ouvert aux deux types de groupes remarque que le professionnel l’emporte. « Les groupes qui fonctionnent le mieux sont liés soit à un évènement de l’entreprise soit aux produits. Viennent ensuite ceux qui permettent de résoudre un problème client et les groupes de partage sur un métier. »
L’utilisation du RSE n’est pas binaire. À chacun selon ses besoins, sa culture d’entreprise et sa stratégie.
Magali Morel