Welcome to the Jungle lève 20 millions d’euros pour accélérer en Europe
Le | Marque employeur
Après avoir conquis la France, l’Espagne et la République Tchèque, la plateforme de recrutement et de marque employeur Welcome to the Jungle vise l’Angleterre et l’Allemagne. Une accélération qui sera financée par la levée de fonds de 20 millions d’euros que la société boucle auprès de ses investisseurs historiques dont Bpifrance et XAnge et le fonds Gaia Capital Partners. Les explications de Jérémy Clédat, co-fondateur de Welcome to the Jungle, qui espère voir sa société rentable en 2020.
Quelle est la genèse de Welcome to the Jungle ?
Lors de la création de Welcome to the Jungle en 2015, nous avons constaté que la recherche d’emploi était l’un des sujets - si ce n’est le sujet - les plus importants pour la grande majorité des actifs. Mais il s’est aussi avéré être le plus anxiogène, dans la mesure où l’expérience proposée en ligne est souvent pauvre. Elle répond trop peu aux attentes des chercheurs d’emplois. Nous avons donc souhaité contextualiser les offres d’emploi diffusées par les employeurs via une plateforme, qui revendique aujourd’hui près d’un million de visiteurs uniques par mois. Nous la considérons aujourd’hui comme un média car elle donne une place prépondérante au contenu de l’entreprise (témoignages de collaborateurs, reportages vidéo des locaux…) plus qu’au contenu de l’offre. Notre objectif étant que les candidats aient toutes les informations nécessaires à la bonne sélection des offres d’emplois.
Vous venez de boucler une levée de fonds de 20 millions d’euros moins d’un an après la précédente. Comment l’expliquez-vous ?
Nous avons bouclé notre troisième levée de fonds d’un montant de 20 millions d’euros auprès de Gaia Capital Partners, d’actionnaires tels que Bpifrance, XAnge ou Jean-Paul Guisset, et de co-investisseurs comme MAIF Avenir dans l’objectif d’arriver à l’équilibre en 2020. Nos deux précédents tours de table - 2 millions d’euros en 2017 et 7 millions d’euros en 2018 - sont effectivement proches car notre projet se développe bien : notre positionnement unique permet aux investisseurs de ne pas lésiner sur les moyens. Nous avons donc revu à la hausse nos objectifs pour 2020 et les années suivantes, car nous constatons que le marché s’y prête. Gaia, le fonds d’investissement qui nous a rejoints à l’occasion de ce tour de table en était convaincu, ce qui explique sa participation. Notre ambition principale est donc d’accélérer le développement européen et cela nécessite des fonds supplémentaires.
Qu’est-ce qui fait votre particularité sur le marché de l’emploi ?
Nous sommes à rebours du marché de l’emploi en ligne, dont les plateformes ont des modèles très transactionnels puisqu’elles proposent aux entreprises de payer pour la diffusion d’une offre d’emploi. Notre modèle d’abonnement s’inscrit sur le long terme et correspond aux volontés des entreprises de développer leur marque employeur. La qualité de l’expérience candidat a un impact très positif sur la marque employeur, et nos clients nous le confirment. Dans cette optique, nous prenons le temps de « profiler » l’entreprise pour que les candidats soient les plus pertinents. Être plus transparent sur l’environnement de travail de l’entreprise permet aux candidats de mieux se projeter. Il s’agit d’un cercle vertueux : les employeurs ont compris que la sincérité dans le message était essentielle. C’est la raison pour laquelle nous dénombrons aujourd’hui 2100 clients.
Quelles sont vos perspectives de développement international ?
Notre secteur est très culturel, très local. Le premier sujet, c’est donc de comprendre les spécificités du marché pour ensuite créer une équipe locale et trouver une audience afin de sécuriser le modèle. C’est ce que nous avons fait en Espagne, où nous venons de nous lancer. L’Angleterre et l’Allemagne, qui constituent des marchés importants, représentent nos cibles prioritaires. Grâce aux 20 millions d’euros que nous avons levés, nous avons déjà commencé à étudier ces deux marchés. Il faut compter 6 mois à un an en moyenne pour une implantation. Nous ambitionnons donc d’investir le marché anglais d’ici mi-2020.
Par Olivier Morin